Crue de l’Arve: les raisons de ce nouveau débordement
Pour la deuxième fois en quatre semaines, des ponts ont été fermés au-dessus de la rivière à cause d’un débit trop élevé. Les explications d’Élie Kirchner, prévisionniste chez MétéoSuisse.
L’Arve est à nouveau sortie de son lit dans la nuit de mardi à mercredi. Deux ponts ont dû être fermés. Entre 22h30 et midi, le pont du Val d’Arve et celui des Acacias étaient interdits d’accès. Cette crue de l’Arve intervient quatre semaines après celle du 15 novembre. Le débit avait dépassé 1'000 m3 d’eau par seconde.
La limite pluie/neige à plus de 2'000 mètres
Pour Élie Kirchner, météorologue, les mêmes causes sont à l’origine de ces crues : «Ce sont des couloirs d’air très humide qui remontent vers les Alpes depuis les régions tropicales de l’Atlantique, explique-t-il. Ensuite, il génère des précipitations très intenses durant plusieurs jours». En parallèle, un redoux fait fondre la neige à basse altitude. La limite pluie/neige restait haute, à environ 2'200 mètres. Enfin, les sols sont saturés et ne peuvent plus absorber cette eau.
Ces crues ne sont pas à attendre tous les automnes selon lui, car des enchaînements «aussi continus de perturbations» ne sont pas la norme. Toutefois, cette situation est compatible avec les modèles climatiques qui pronostiquent des hivers plus chauds et plus pluvieux. Le réchauffement climatique pourrait à terme causer une accélération de ces phénomènes.