Genève

Cycles d’orientation débordés: des parents réclament un plan d'urgence

10.05.2025 15h49 Denis PALMA

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À Genève, une quarantaine de personnes se sont rassemblées ce week-end à Saint-Jean pour dénoncer la surpopulation dans les cycles d’orientation. Elles réclament, via une pétition, des écoles à taille humaine et un plan d’urgence pour de nouvelles constructions.

Ce samedi, parents d’élèves, enseignants, habitants et élus ont fait front commun à proximité du cycle de Cayla. Motif de leur colère : une densification jugée excessive des établissements du secondaire I. À Cayla, la capacité officielle est de 750 élèves, mais ils sont déjà 870. Un exemple parmi d’autres dans un canton où les cycles débordent.

«Les cycles d'orientation sont déjà bondés. Le plan du Grand Conseil prévoit pourtant de densifier encore en surélevant les bâtiments. On craint une détérioration de l’enseignement dans ces méga-cycles», s’inquiète Stéphane Mitchell, présidente de la FAPEO.

Une planification «à la traîne»

Le collectif dénonce un manque criant d’anticipation. «Le dernier cycle inauguré, celui de Drize, date de plus de dix ans. Et il ne s’agissait que d’une extension. Depuis, plus rien. Les projets de construction de nouveau cycles à Bernex et Balexert sont aujourd’hui à l’arrêt. On parle d’une réalisation d’ici à la fin des années 2030… alors que les besoins sont immédiats», alerte Pierre Varcher, membre de la maison de quartier de Saint-Jean.

Un impact sur la qualité de l’enseignement

Du côté des enseignants, le constat est tout aussi préoccupant. La taille des établissements empêche un réel suivi des élèves.

«Dans un cycle de 1000 élèves, les enseignants ne connaissent pas tous leurs élèves. Cela crée des tensions et nuit à l’enseignement», estime Michael Savoy, du syndicat des enseignants.

Une pétition pour des écoles à taille humaine

Face à cette situation, le collectif réclame un plan d’urgence : construction de nouveaux cycles dans les quartiers existants et les zones en développement comme le PAV ou les Cherpines, et renforcement immédiat des moyens humains et matériels.

«Il faut agir maintenant. Les besoins sont là, les familles attendent des solutions concrètes», plaide Charlotte Sibrac, présidente de l’association des parents d’élèves de Saint-Jean.

Le canton anticipe, mais pas assez vite

À l’horizon 2028, le canton anticipe une hausse de 1800 élèves. Pour faire face, le Conseil d’État a déployé un plan d’urgence de 65, millions de francs pour créer 1300 places supplémentaires dans le secondaire I. Le dispositif prévoit la construction de pavillons provisoire et la surélévation de sept établissements existants.