Genève

D'Orlando, une faillite qui pourrait en entrainer d'autres

14.06.2023 17h57 Gilles MIELOT

redac

C’est un choc pour tout un secteur de l’économie. L’entreprise de gros œuvre d'Orlando a déposé le bilan aujourd’hui. Une faillite après plus de cinquante ans d'activité. Plusieurs chantiers sont interrompus et 160 employés ont perdu leur emploi. Le secteur de la construction craint un effet boule de neige.

D’orlando, cette entreprise active dans la maçonnerie et le béton armé cesse ses activités. Une faillite malgré une tentative de reprise par un autre groupe. 160 employés sont sur le carreau, une quarantaine ont plus de cinquante ans. D’orlando a été victime des pratiques dans le domaine de la construction, récurrentes, des impayés de la part d’entreprises générales, les commanditaires des chantiers qui font subir les risques aux sous-traitants. «Tous ces intermédiaires dans la chaine de production est problématique. Plus il y en a, et plus les entreprises en bas de chaine souffrent de cette situation» précise Eric Biesel, le directeur de la Société Suisse des Entrepreneurs Genève.

Une cinquantaine de chantiers, publics ou privés sont interrompus.

Cette faillite de l’un des principaux acteurs genevois pourrait en appeler d’autres. «Avec de l'immobilier de plus en plus cher, quand les rendements n'étaient plus suffisants, on devait compresser au niveau de la construction et réduire les marges, ça risque de faire une légère contagion sur le marché» s'inquiète Henri Barbier-Mueller, administrateur d'Avenir Entreprise.

Le secteur de la construction manque de main d’œuvre, mais paradoxalement, tous les employés d’Orlando ne retrouveront pas aussi facilement du travail, surtout ceux qui ont plus de cinquante ans.

«Nous avons, avec les syndicats, mis en place une cellule pour accompagner les collaborateurs de plus de cinquante ans et nous avons rendez-vous la semaine prochaine avec la conseillère d'Etat en charge de l'économie, Delphine Bachmann» indique Eric Biesel.

La spéculation, la pression sur les prix et les marges étranglent des sociétés qui n’ont d’autre choix que d’accepter ces règles du jeu malsaines au risque de ne pas décrocher de marchés.