DIP: une journée d'étude sous tension
Une journée de congé pour permettre de travailler sur la prochaine réforme du cycle d'orientation. Syndicats et enseignants auront chahuté la conseillère d'État. Anne Hiltpold elle veut poursuivre le dialogue.
Les élèves du cycle d’orientation n’ont pas eu cours ce mercredi. Sous l’impulsion du Département de l’instruction publique, les quelques 2'000 enseignants du secondaire I étaient réunis dans sept établissements pour une journée d’étude. Le but, dialoguer en vue d’une réforme du cycle. En réalité, le dialogue aura été compliqué, marqué par un certain mécontentement. La conseillère d'État aura même fini par être huée cette après-midi du côté de l'Aubépine.
«Je ne suis pas sûre que s’ils avaient des élèves qui avaient le comportement qu’ils ont eu aujourd’hui, ils auraient apprécié», réagit Anne Hiltpold, déçue par le comportement de cette partie des enseignants. La cheffe du DIP souligne que cette attitude ne reflète de loin pas l'ensemble du travail abattu en concertation avec les enseignants des cycles d'orientations. Pour elle, il est fondamental de parler de ceux qui sont «engagés, motivés» lors de cette journée au cours de laquelle ils ont pu s'exprimer.
Une réforme toujours à trouver
Alors que les négociations entre syndicats et DIP battent leur plein, une réforme du CO semble encore loin d'être unanime. Anne Hiltpold constate que «même parmi les enseignants, ils ne sont pas d’accord». La conseillère d'État rappelle le but de cette journée d'étude qui était de demander aux enseignants «qu'est-ce que vous proposez?». Les négociations continueront, le dialogue également, assure la tête pensante du DIP. Malgré les coupes budgétaires, objet de la discorde dans les négociations avec la FAMCO, Anne Hiltpold garantit qu'elle ne veut pas d'un cycle d'orientation au rabais.
Quand il s'agit d'école, la politique n'est jamais loin.
Ce sont les mesures d’économies exigées par le DIP qui fâchent. L’an dernier, la proposition de deux heures d’enseignement supplémentaire avait provoqué une grève. Anne Hiltpold a prévenu qu’il faudrait trouver autre chose à défaut d’introduire cette augmentation. La négociation s’annonce compliquée: un membre du syndicat nous a assuré qu’il combattra une proposition «si elle devait être plus insupportable que la première».
Pourquoi est-ce si difficile de réformer l'école genevoise?
Parce qu’on ne tente de trouver un moyen terme entre deux modèles difficilement conciliables. Un modèle basé sur l’égalité des chances, dont le risque est le nivellement par le bas. Un autre modèle avec des niveaux et des exigences plus cadrées, dont le risque est de décourager les élèves allergiques à la compétitivité.