DMLA: de nouveaux traitements bientôt commercialisés

C’est une maladie de la rétine qui touche ¼ des personnes à partir de 70 ans. Il s’agit de la DMLA, la dégénérescence maculaire liée à l’âge, première cause de perte de la vision centrale chez les personnes de plus de 50 ans. Alors que les traitements ont été jusqu’ici contraignants, de nouveaux médicaments offrent de l’espoir aux patients. Une avancée, significative dans la lutte contre cette maladie. 

Oretta, 79 ans, marche normalement dans les rues de Carouge. Rien ne laisse penser qu’elle ne possède que 10% de sa vision. Oretta est atteinte depuis 10 ans de la DMLA, maladie de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Elle a d’abord été touchée par la forme sèche de la maladie mais depuis quelques années elle est impactée par sa forme humide. Aucun traitement ne peut la guérir, seul des injections ralentissent la progression de la maladie. Progressivement, une tâche trouble est apparue au centre de sa vision. «La tâche au milieu de l’œil devient de plus en plus grande. Ce point noir que nous avons tous se recouvre petit à petit. Donc, pour voir quelque chose on ne peut pas le voir en face même si les yeux travaillent tout seuls, ils s’habituent. Ma plus grande peine est que je ne peux plus lire. Si je veux regarder l’affiche du cinéma qui est à 50 mètres de moi je ne peux pas. Je suis obligé d’aller mettre mon nez sur l’affiche», raconte Oretta. 

Une nouvelle injection intra oculaire est sur le point d’être validée par swissmedic

Les injections mensuelles permettent de stopper la maladie, mais elles n’étaient valables jusqu’ici que pour la Forme humide de la DMLA qui concerne que 10% des patients. Mais une nouvelle injection intra oculaire est sur le point d’être validée par swissmedic. Soit traitement pour une large majorité de malades. «Le principe de ce traitement est d’arrêter ou ralentir les progrès de la maladie, explique Gabrielle Thumann, cheffe de service d'Ophtalmologie aux HUG.

Des traitements qui améliorent le confort des patients atteints par la forme humide sont également attendue. Mais une révolution est également à venir ces prochaines années grâce à la thérapie génique. «Une fois injectée la molécule curative est produite à l’intérieur de l’œil. C’est-à-dire que l’œil produit lui-même son propre médicament, dit-elle. Cette avancée, mettrait ainsi un terme aux nombreuses injections nécessaires pour stopper la progression de la maladie. Une seule suffirait.  

Retina Suisse a organisé une journée d’information sur la DMLA en collaboration avec les HUG. L’association préconise comme pour le cancer du sein ou du colon un dépistage de la maladie. «Il est important de demander à son ophtalmologue quelle est la maladie en question, il faut lui demander de l’écrire. Demandez-lui aussi quel est le niveau de votre vue, votre champ visuel, affirme Stephan Husler, directeur de Retina Suisse. 

Les premiers nouveaux traitements pourraient être commercialisés en Suisse dès 2024. Reste encore la question de leur coût et de leurs prises en charge par les assurances maladies. Des questions qui n’ont pour le moment pas été tranchées.