De peintre en lettres à illustrateur de coffrets électriques
Vous passez devant sans les voir, ces coffrets électriques des TPG et des SIG rhabillés, dessinés par le dernier peintre en lettres genevois, mandaté pour redonner un peu de couleurs à ces cubes grisâtres qui essaiment nos carrefours. Il y en a plus de 200 en ville. Rencontre avec l’artiste Michel Favre, reportage.
Un atelier au cœur des Grottes, c’est dans cette tanière que Michel Favre dessine, peint et fabrique depuis 40 ans des ornements de vitrine, des sérigraphies publicitaires, artisanales, faites main. «La formation, elle n'existe plus, maintenant le métier de peintre en lettres c'est réalisateur publicitaire, on travaille avec des logiciels, tout est numérique. J'ai encore quelques clients qui veulent des choses faites à la main» précise le désormais réalisateur publicitaire, Michel Favre.
Parmi eux, les SIG et les TPG qui l’ont mandaté pour égayer leurs coffrets électriques présents à chaque coin de rue. «Le premier coffret c'était en 2000, après il y a eu quelques autres commandes, 2,3 puis 4,5»
Et depuis, il y en a eu plus de 200. Le dernier en date sera posé à Plainpalais. «J'ai choisi une illustration d'une famille qui pose dans un sentier du bois de la Bâtie, j'ai recréé la même scène avec d'autres personnes».
Après une plastification nécessaire pour résister aux intempéries et aux tags, le bois de la Bâtie descend en ville et vient compléter une collection de plus en plus riche. Un musée à ciel ouvert et une part d’histoire de Genève aussi. Invisible pour celui qui ne sait pas observer. «Ici c'est Genève, numéro 241. La belle époque d'un côté et l'époque actuelle de l'autre côté avec la même mise en scène» indique fièrement Michel favre.
Si le métier de peintre en lettres disparait, les artistes demeurent, la concurrence commence à s’étendre avec d’autres techniques et d’autres histoires, mais celles de Michel resteront uniques pour l’éternité à l’échelle urbaine.