Débat: faut-il ouvrir les commerces deux dimanches supplémentaires?
Le Grand Conseil genevois a approuvé un projet de loi autorisant l’ouverture des commerces deux dimanches par an, en plus du 31 décembre. Une décision soutenue majoritairement par la droite et le Conseil d’État, mais déjà contestée par la gauche qui a annoncé un référendum.
Pour Flore Teysseire, secrétaire générale de Genève Commerce, la mesure est une bouffée d’oxygène pour un secteur en souffrance. Elle évoque les conséquences du COVID, les manifestations à répétition et les chantiers omniprésents comme autant de coups durs pour les commerçants. «Ce n’est pas deux dimanches qui sauveront le commerce genevois, mais en fin d’année, ces journées sont cruciales», souligne-t-elle. Elle insiste sur les compensations prévues pour les employés—un salaire dominical majoré de 200% à Genève—et assure que certaines vendeuses y trouvent leur compte.
Les syndicats dénoncent une pression injuste
Face à elle, Yves Defferrard, secrétaire régional d’UNIA, se fait le porte-voix des vendeuses, premières concernées. Il décrit une réalité de précarité et de stress. «Elles vont subir un stress incroyable à la fin de l’année», affirme-t-il. Selon lui, les conditions de travail actuelles ne permettent pas d’envisager sereinement un travail dominical, même compensé. Yves Defferrard ne s’oppose pas par principe à l’ouverture dominicale, mais réclame un cadre légal digne, notamment une Convention collective de travail (CCT) étendue, rendue impossible faute de quorum patronal.
Une opposition de fond et de forme
La divergence ne porte pas seulement sur les effets de la mesure, mais sur le processus lui-même. Flore Teysseire rappelle que les syndicats ont eux-mêmes dénoncé la précédente CCT étendue, pourtant en vigueur lors de la dernière autorisation de trois dimanches. Yves Defferrard répond que les conditions de l’époque ne sont plus d’actualité et appelle à la patience en attendant des évolutions fédérales permettant d’étendre plus facilement les CCT.