Genève

Déficit de 256 millions prévu au projet de budget 2024 de Genève

14.09.2023 17h30 Lucie Hainaut / ATS

Conseil d'état Conseil d'état

Présenté jeudi par le Conseil d'Etat in corpore, le projet de budget 2024 de l'Etat de Genève prévoit un déficit de 256 millions de francs. A ce stade, aucune indexation ne sera accordée aux fonctionnaires.

'Ce premier projet de budget de la législature 2023-2028 peut être qualifié de budget de transition', a relevé le président du Conseil d'Etat Antonio Hodgers. Les orientations et les priorités du nouveau gouvernement seront révélées cet automne en même temps que le programme de législature et le plan financier quadriennal.

La mouture présentée jeudi n'intègre par conséquent pas de mesures structurelles. 'Le projet de budget n'est pas fortement marqué, mais il contient quand même des choix', a précisé Carole-Anne Kast, cheffe du Département des institutions et du numérique. Il répond aux besoins de la population, à l'évolution démographique et à la crise migratoire, selon le Conseil d'Etat.

Ajustement méthodologique

Pour la première fois depuis les crises sanitaire et migratoire, il respecte les dispositions du frein au déficit qui fixent le déficit maximum autorisé à 279 millions de francs. Ceci est dû à la forte croissance des revenus fiscaux, qui devraient augmenter de 570 millions à 8,523 milliards, soit une hausse de 7,2% par rapport au budget 2023.

La bonne santé des secteurs phares de l'économie genevoise, dont le commerce international, permet de tirer ces revenus fiscaux vers le haut. Souvent sous-estimées lors des exercices précédents, ces recettes fiscales ont bénéficié d'un ajustement méthodologique afin de limiter les écarts considérables entre les budgets et les comptes.

Des postes supplémentaires

Les revenus de fonctionnement atteignent 10,111 milliards (+6,3%). Au niveau des charges, le Conseil d'Etat a annoncé une hausse de 3,8% (+383 millions). Elles atteignent 10,367 milliards. La croissance des postes est inférieure à 2%, hors crédits supplémentaires acceptés et régularisations des postes de l'exercice 2023.

'On voulait ainsi rester dans une ligne qui peut être acceptée par le Grand Conseil', a relevé Thierry Apothéloz, chef du Département de la cohésion sociale. Le Conseil d'Etat prévoit 356 postes supplémentaires, en particulier dans le domaine de la formation en lien avec la hausse des effectifs des élèves (+128 postes).

Pas d'indexation

L'annuité des fonctionnaires, qui découle d'une obligation légale, sera versée en 2024, a annoncé le Conseil d'Etat. En revanche, le gouvernement renonce à ce stade à indexer les salaires de la fonction publique afin de rester dans les limites du déficit admissible.

Les investissements sont maintenus à un niveau élevé avec 729 millions nets prévus en 2024, soit une hausse de 9% par rapport au projet de budget 2023. La mobilité décroche 26% de la somme totale. Un effort conséquent est aussi mis pour accélérer les transitions écologique et numérique.

/ATS