Genève

Défilé et revendications pour les droits des femmes

08.03.2024 19h39 Lucie Hainaut avec ATS

SUISSE JOURNEE INTERNATIONALE DROITS DES FEMMES

Le 8 mars marque la journée internationale des droits des femmes. Le Collectif de la grève féministe a organisé un défilé pour revendiquer la fin des inégalités, discriminations et des violences sexistes et sexuelles partout dans le monde. Il a rassemblé 1500 personnes selon la Police, plus de 4000 selon les organisatrices.

Plus tôt dans la journée, c’est à Uni Mail que les femmes se sont affichées… littéralement. Le camion du photographe JR était présent pour l'occasion en immortalisant les volontaires. Des photos de femmes médiatrices, activistes et gardiennes de la paix ont été collées sur l’Université. Le nom de cette action: «La paix commence avec elles». Elle est menée en collaboration avec l’ONU, l’État de Genève et la Confédération.

Sophie Boudre, chargée de communication au département des opérations de paix de l'ONU, souligne l'importance de placer les femmes au coeur des processus de paix: «Les femmes sont plus touchées par les conflits. Elles ont aussi un rôle important à jouer dans la résolution et la prévention de ces conflits».

Fin des inégalités et des discriminations 

Plusieurs communications se sont succedées aujourd’hui, notamment dans le domaine de l’emploi. La faîtière Travail.Suisse rappelle que les inégalités salariales entre hommes et femmes persistent. L’organisation a publié une analyse effectuée auprès de 200 entreprises: les hommes gagnent en moyenne 2,9% de plus que les femmes, sans justification.

Autre communication, le Conseil d’État a choisi la date du 8 mars pour répondre aux appels de la grève féministe du 14 juin. Plus précisément à 54 revendications émises par le Cartel Intersyndical. Il annonce que 26 revendications sont déjà en vigueur ou en cours de déploiement. D’autres seront à l’étude: le congé parental pourrait passer de deux à quatre semaines, et l’instauration d’un congé pré-maternité de 2 semaines pourrait voir le jour.

1500 manifestantes contre les violences sexistes

Le défilé organisé par le Collectif de la grève féministe a foulé le pavé des Rues-Basses. Plusieurs organisations ont pris la parole pendant les discours à la rue du Mont-Blanc. Ce rassemblement visait aussi à exprimer sa solidarité avec les femmes du monde entier, en particulier avec les Palestiniennes. Une oratrice a dénoncé le "génocide" en cours à Gaza. De nombreux drapeaux palestiniens étaient brandis par les manifestants. Une membre de l'association Afro Suisse a quant à elle appelé à mettre fin à "l'invisibilisation des femmes noires". "Trop souvent notre parole nous est confisquée", a-t-elle insisté.

«Fortes, fières, féministes et en colère!»

L'accent de cette manifestation a été mis sur la solidarité internationale.  Léonore Dupanloup, membre du collectif de la grève féministe, détaille: «Nous revendiquons la fin des inégalités, des discriminations et des violences sexistes et sexuelles partout dans le monde». Les manifestantes ont défilé au son des tambours et en scandant: «Fortes, fières, féministes et en colère!» Le cortège a fait halte à la place du Molard où les manifestantes ont fait du bruit pendant onze minutes, afin de dénoncer le jugement du Tribunal fédéral qualifiant de "court" un viol de cette durée.

Sur la Plaine de Plainpalais, les participantes étaient invitées à brûler des papiers sur lesquels étaient inscrits des messages de révolte contre le patriarcat, ou des phrases sexistes et autres gestes déplacés qu’elles ont subi. Ce grand feu visait à réduire symboliquement en cendres le patriarcat.