Genève

Delphine Bachmann: «Genève est attractive, mais doit le rester»

03.05.2024 20h24 Rédaction / ATS

Delphine Bachmann

La conseillère d'Etat genevoise Delphine Bachmann, à la tête de l'économie et de l'emploi (DEE), a présenté vendredi la feuille de route de son département pour 2023-2028. Elle compte défendre l'attractivité de Genève en renforçant l'innovation et l'employabilité.

«Si Genève est considérée aujourd'hui comme attractive, elle doit néanmoins mieux se vendre et vendre ses atouts», a relevé devant les médias la cheffe du DEE. Près d'une année après son entrée en fonction, l'élue du Centre, qui a voulu prendre le temps de consulter les partenaires, a dévoilé les orientations du DEE et les contours des réformes à venir.

«Construire une politique publique cela prend du temps», argumente Delphine Bachmann. Elle précise que plusieurs des offices à sa charge ont connu passablement de changements au cours des quatre dernières années.

Le plan d'action du DEE se décline en 19 mesures. Il s'agit notamment de développer une stratégie de marketing territorial, en misant davantage sur l'innovation. La conseillère d'Etat compte sur le développement du Campus Biotech, qui est actuellement «une pépite inexploitée». La cheffe du DEE veut aider les start-up à passer de l'idée scientifique et son application commerciale.

Le domaine des sciences de la vie, dont les neurosciences, sont clairement ciblées. La conseillère d'Etat a aussi plusieurs fois cité l'industrie créative comme secteur d'activité à développer. «Compte tenu de l'étroitesse du territoire, il n'y a évidemment pas de développement à l'infini», a-t-elle précisé. Il s'agit davantage d'aller chercher des maillons manquants.

Refontes en cours

Autre priorité pour le DEE: améliorer l'employabilité dans un canton qui, malgré une pénurie de main-d'oeuvre, compte 15'000 demandeurs d'emploi, soit un taux de chômage de 4,2%. Le DEE prévoit ainsi de renforcer les allocations de formation fédérales en complétant financièrement ce dispositif qui permet aux adultes d'obtenir un certificat fédéral de capacité (CFC). Les microcertifications, «qui ne sont pas des certifications au rabais» sont aussi privilégiées.

La cheffe du DEE a lancé une réforme du système des emplois de solidarités (des postes subventionnés au sein d'organisations à but non lucratif) «qui ne fonctionne pas». Le taux de réinsertion dans le marché ordinaire du travail est trop faible pour ces personnes dont la rentabilité est moindre pour les entreprises.

Le renforcement de la formation continue fait aussi partie des mesures préconisées par le DEE pour mieux faire coïncider les besoins des entreprises avec le profil des demandeurs d'emploi. Il faut repenser le financement de ces formations continues qui doivent permettre d'éviter des ruptures dans une carrière professionnelle. Des discussions sont en cours au niveau tripartite, un type de négociation qu'affectionne Mme Bachmann.

Polir une loi rugueuse

La magistrate va aussi s'attaquer à un serpent de mer à Genève: la refonte de la loi sur la restauration, le débit de boissons, l'hébergement et le divertissement (LRDBHD). Il faut absolument la simplifier afin de mieux coller aux différentes situations des gérants d'établissements publics et aux nouvelles offres dans ce secteur, comme l'agritourisme ou le développement des foodtrucks, selon Mme Bachmann.

La cheffe du DEE, qui accouchera en juin, compte piloter ce programme de législature. «Il n'y aura pas de coup d'arrêt», a-t-elle assuré. Elle veut apporter de la stabilité par rapport à tous les partenaires sociaux mais aussi au sein de ses services.