Démission surprise du magistrat Vert genevois Antonio Hodgers

Le conseiller d'Etat genevois Antonio Hodgers explique sa décision de démission par la volonté de ne pas faire "le tour de carrousel de trop".

Le conseiller d'Etat genevois Antonio Hodgers a annoncé mercredi sa démission. Cette décision tombe moins de deux ans après le début de la législature. En place depuis 2013, le Vert dit 'avoir fait son temps comme élu'.

'Je suis arrivé à la fin d'un cycle politique. J'ai accompli l'essentiel des réformes que j'entendais mener', a déclaré devant les médias le magistrat de 49 ans, en charge du Département du territoire (DT). Plus ancien membre du Conseil d'Etat, il a assuré qu'il restera en poste jusqu'à l'arrivée de son successeur à l'automne, après la tenue d'une élection partielle.

Parmi ses réussites, le conseiller d'Etat Vert cite le plan climat, le plan d'arborisation, le projet de loi climat, l'assainissement énergétique des bâtiments, la refonte de la loi sur l'eau et le plan biodiversité, certaines dates des deux dernières années. 'La loi sur l'énergie est l'une des plus grandes réalisations de mon département avec le secteur Praille-Acacias-Vernets', a-t-il indiqué.

Pas de danger pour les Vert-e-s

'Je vois mal Genève ne pas avoir un représentant des Vert-e-s au gouvernement', a relevé Antonio Hodgers, qui était interrogé sur sa succession et sur le risque qu'il prenait de démissionner alors que son parti traverse une mauvaise passe et s'essouffle. A ses yeux, il est bon d'apporter du sang neuf, de nouvelles façons de faire.

Les Vert-e-s doivent miser, selon M. Hodgers, sur un candidat ou une candidate qui se bat pour une 'écologie rassembleuse'. Il s'est défendu, en quittant son poste à mi-mandat, d'abandonner ce qu'il nomme la cause. Ce serait 'd'une immodestie crasse de penser qu'il n'y a que moi qui peut la porter', a-t-il fait remarquer.

Antonio Hodgers s'est amusé, aussi, de la réputation de 'bétonneur' que lui ont collé ses détracteurs. Il a souligné la contradiction de la société genevoise qui vote des lois pour améliorer l'attractivité économique du canton mais qui se plaint lorsqu'il faut construire des infrastructures et des logements pour les nouveaux arrivants.

Insatisfaction

Le Grand Genève est le domaine où Antonio Hodgers nourrit le plus de regrets. 'Ce n'est pas un domaine où je peux partir la conscience tranquille, car on est en deçà de ce qu'on pourrait faire', a souligné le magistrat, relevant le dialogue parfois compliqué avec des voisins français à la culture politique différente.

Le conseiller d'Etat a gardé le secret sur ses projets futurs, lui qui va bientôt avoir 50 ans. 'Je ne me vois pas retraité', a-t-il juste indiqué.