«Dernier appel pour la nuit»: l'aéroport, une structure qui ne dort jamais
Le rendez-vous est donné ce soir dans l’une des tours de contrôle de l’aéroport. Alexandre Frauenknecht, contrôleur des aires de trafic, attend le dernier avion de la nuit: «C’est un avion de Lisbonne qui devait atterrir à 23h15 et arrivera à 00h09.
Jusqu’au dernier avion, Alexandre est en charge du guidage au sol. Puis dès le dernier atterrissage, il bascule dans la coordination. Pour l’instant la piste est controlée par sky guide, mais ensuite ce sont les pompiers qui ont cette charge pour suivre les travaux notamment. Alexandre doit s’assurer de l’évacuation des travaux en cas d’atterrissage en urgence: «Ce qui m’est le plus arrivé dans ma carrière, ce sont des atterrissages pour des transports d’organes. Ce sont de petits avions qui arrivent. Nous avons des autorisations exceptionnelles pour cela». Le contrôleur des aires de trafic est seul pour la nuit: «Je suis le témoin privilégié de l'endormissement de l'aéroport» sourit-il.
Contrôle des intrusions
L’aéroport ne s’endort jamais complètement. La sécurité doit être assurée de jour comme de nuit. Ce soir là, Jérome Guazzoni et Fabien Grosjean sont en charge de la surveillance. Ils effectuent des contrôles autour des 4 km de pistes: «Nous vérifions s’il y a des intrusions ou des grillages endommagés par les animaux» explique Fabien Grosjean. Après le contrôle extérieur, ils effectuent un tour par le tri bagages, avant d’inspecter la nouvelle aile. Jérome et Fabien rencontrent différents types de problématiques nocturnes: «Ce sont des sans abris ou des personnes alcoolisées en général. Mais le simple fait d’être là fait retomber les tensions» signale Jérôme.
Pour les deux agents, le travail de nuit à l’aéroport est agréable, car plus calme. Mais le rythme est appréhendé différemment tout de même. «Jusqu’à 35 ans, ça allait ! Mais avec les années, et les enfants, c’est plus difficile de bosser la nuit» rit Fabien. Tous deux poursuivront leurs rondes jusqu’au matin.
Extinction des pistes
Pendant ce temps depuis la tour trafic, le dernier avion de la nuit apparait au loin. Alexandre entre en contact avec l’avion afin de le guider jusqu’à son emplacement. Il clôture les vols avec divers interlocuteurs aériens. Puis il éteint les pistes. Les petites mains s’activeront pour les travaux. Avant le retour à l’agitation au petit matin.