Derniers services pour le couple Casanova au Café d'Avusy
Il figure parmi les restaurants préférés des Genevois pour manger la chasse, mais pas que! Le Café d’Avusy, devenu «Chez Casa» au fil des années, va changer de propriétaire. Yves et Catherine Casanova remettent leur tablier après plus de 30 ans. Ils effectuent leur dernière semaine dans l’établissement.
C’est son dernier lundi au Café d’Avusy, mais il ne change rien à ses habitudes: Il salue les clients devant le café, avant de filer en cuisine. Un risotto par-ci, une tête de veau par-là, Yves Casanova – dit Casa – s’est constitué une clientèle fidèle en 33 ans. Il suffit d’interroger les habitués pour s’en rendre compte : «Casa c’est le terroir, c’est la bonté, le partage, tout ce qu’on aime» s’exclame le vigneron dardagnien Stéphane Gros. Plus loin, un autre habitué est tout aussi enthousiaste: «Ce sont des plats de tous les jours, des plats simples mais toujours très travaillés, c’est délicieux» se réjouit-il, devant sa tête de veau fumante.
Un lien particulier avec ses clients
En cuisine c’est le coup de feu. Pas de quoi stresser le chef: «Des clients viennent d’arriver mais tout est sous contrôle, tout va bien, j’ai la meilleure brigade du canton» sourit Yves Casanova. Quand le gros du travail est fait, c’est l’heure d’aller saluer la clientèle. Une tradition à laquelle le cuisinier ne déroge jamais: «Je me réjouis d’arriver au bout de cette longue aventure. Maintenant de quitter nos milliers de clients, toutes ces mains qu’on serre, ces embrassades, ça va me manquer oui» admet-il.
Après trois décennies, il est devenu une figure incontournable de la restauration genevoise, jusqu’à faire oublier le nom de son établissement: «Au début il n’y avait que nos amis qui nous appelaient Casa, puis de fil en aiguille le restaurant est devenu chez Casa. On a dû changer l’adresse à la Poste, parce que les gens ne savaient plus que c’était le Café d’Avusy, c’était chez Casa» se souvient-il.
Un travail d'équipe
Yves n’est pas seul: c’est avec sa femme, Catherine, qu’il gère le restaurant depuis toutes ces années. Quand on lui demande si ce n’est pas difficile de travailler en couple, sa réponse est catégorique: «Au contraire, c’est ce qu’il y a de plus beau. Parce que si elle avait continué son travail de bureau, on ne se verrait jamais. Tandis que là on se voit au travail, c’est un contact professionnel mais on peut se cacher, se faire un petit bisou…» sourit-il.
Pendant qu’Yves est en cuisine, on retrouve Catherine derrière le bar. Si elle se fait plus discrète que son mari, pour elle aussi, rendre le tablier et dire au revoir aux habitués représente une étape importante: «Comme on dit, un œil qui pleure un œil qui rit. On se réjouit quand même d’arrêter, on va se poser, ne rien faire pendant un moment. Et puis après on aimerait marcher, voyager, et faire les loisirs qu’on n’a pas eu le temps d’avoir avant» énumère-t-elle, un sourire en coin.
La relève se prépare
Pendant que les Casanova passent leurs derniers jours à la tête du Café d’Avusy, la relève est déjà en marche: c’est Frank qui reprend le restaurant, après 6 ans à travailler pour le couple.
Il élabore la nouvelle carte du restaurant avec la future équipe. Le défi: donner envie aux habitués de continuer à venir, après le départ de Casa. «Il y a une certaine pression, mais aussi une envie de faire aussi bien et de poursuivre dans les traces de Casa, continuer cette vie de bistrot, proposer des plats conviviaux, chaleureux» se réjouit-il.
Yves et Catherine Casanova tireront leur révérence le dimanche 16 février. Rendez-vous le 6 mars pour découvrir le nouveau Café d’Avusy, qui deviendra peut-être rapidement chez Frank.