Genève

Des Israéliens refoulés d’Uni Mail

10.05.2024 19h35 Denis PALMA

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Au quatrième jour de l’occupation de l’université de Genève par des étudiants pros palestiniens, un rassemblement organisé aujourd’hui à Uni Mail a été marqué par des altercations face à des manifestants pro israéliens. 

En plein milieu d’une minute de silence en hommage aux victimes à Gaza, quelques personnes porteuses du drapeau israélien entrent dans le hall d’Uni Mail. Elles scandent en hébreu: «Le peuple d’Israël vit», symbole d’unité depuis les massacres d’octobre dernier. 

«From de river to the sea, c’est un appel au génocide des juifs, ça suffit!»

Un mouvement de foule converge alors vers l’entrée : la tension monte: «Terroriste», crie un pro palestinien. Pour empêcher un affrontement physique, les organisateurs du rassemblement étudiants ont dressé un cordon sécuritaire entre les deux camps. Devant le drapeau israélien qu’elle protège, une femme fulmine: «On en peut plus de voir ça - en rapport à la banderole affichée à Uni Mail sur laquelle est inscrit: from de river to the sea – c’est un appel au génocide des juifs, cela suffit! On est en démocratie, on ne peut pas tout dire dans une université. Ces affiches, c’est un anéantissement de nos valeurs.» 

Sympathisants israéliens exfiltrés 

En seulement quelques minutes, ces sympathisants israéliens sont exfiltrés à l’extérieur de l’alma mater où se trouve le Grand Rabbin de Genève. Il souhaitait entrer pour engager la discussion, mais l‘accès lui a été refusé. À la tête de l’université, on regrette, ces altercations. «Les slogans que l’on a entendus ne font pas honneur aux valeurs de l’Université», explique Marco Cattaneo, directeur de la communication. 

Avant ces débordements, les discours se sont succédé dans le hall. La rectrice Audrey Leuba que la coordination étudiante avait annoncée n’est pas venue. Objectif: rassembler un maximum. «On avait envie d’élargir la mobilisation et de montrer que l’opinion nous soutenait, que ce n’était pas juste quelques étudiants dans leur coin qui avait ces revendications», indique Zora Holzer, membre de la Coordination étudiante pour la Palestine. 

L’Université occupée cette nuit encore 

Leurs revendications restent inchangées, parmi elles : la reconnaissance par l’université de l’état de génocide à Gaza ou encore la fin de partenariats avec des entités israéliennes. Les étudiants occuperont l’université au moins cette nuit avant la réunion du comité scientifique demain.