Des cellules ARN messager pour combattre le cancer du cerveau
C’est une étape cruciale dans la lutte contre le cancer du cerveau. Des chercheurs de l’Université de Genève et des HUG ont mis au point des cellules programmées capables de cibler les tumeurs cérébrales. Ces recherches ouvrent la voie à de nouveaux traitements pour ce cancer particulièrement résistant dont la survie moyenne des patients après diagnostic ne dépasse deux ans.
Ces cellules porteuses d’espoir sont entre les mains du professeur Denis Migliorini. Elles ont été créées de toute pièce des cellules génériquement modifiées grâce à la technique de l’ARN messager, comme le furent les vaccins contre le covid. Il s’agit de cellules immunitaires appelées CAR-T cells. «Cette immunothérapie consiste à prélever des lymphocytes T sur la personne malade, puis à les modifier génétiquement en laboratoire afin de les doter d’anticorps capables de détecter des éléments spécifiques aux cellules tumorales, avant de les réinjecter pour qu’ils puissent s’attaquer à la tumeur de manière ciblée, indique le responsable de l'Unité de neuro-oncologie des HUG.
L’utilisation de l’ARM messager écarte toute toxicité
Jusqu’à présent, ces cellules CAR-T Cells étaient générées à l’aide de vecteurs viraux. Mais sur le cerveau, organe particulièrement fragile, elles pouvaient avoir des effets toxiques. Les chercheurs genevois ont trouvé une alternative en utilisation de l’ARM messager qui écarte toute toxicité sur les cellules saines du cerveau. «On peut les réinfuser directement dans les ventricules du cerveau à plusieurs reprises. S’il y a une inflammation non contrôlée, ces cellules restent moins d’une semaine contrairement à des vecteurs viraux, souligne Denis Migliorini.»
Potentiels essais cliniques de type 1 dans deux ans
Cette nouvelle méthode offre d’autres avantages : leur production est beaucoup plus rapide. Ces résultats permettent d’envisager des essais cliniques de type 1 dans un délai de deux ans entre Lausanne et Genève.