Genève

Des familles inquiètes pour l’avenir des camps Cerebral

17.06.2025 17h32 Delphine Palma

association

Une trentaine de parents s’inquiètent pour l’avenir des camps de vacances de l’association Cerebral. Secouée par un conflit social, la structure traverse une crise qui menace ses prestations de loisirs. Pour les familles, ces séjours sont essentiels. Un souffle de liberté pour les enfants, un moment de répit pour les proches.

C’est une bouffée d’air pour sa fille Muriel, et pour lui, un moment de répit. Les camps et week-ends organisés par l’association Cerebral, Philippe Grand y tient profondément. Ce matin, ce père d’une adolescente atteinte d’une grave maladie cérébrale a lancé un appel : ces séjours ne doivent pas disparaître. «La sortie pour aller dans un camp de Cerebral, c’est une bouffée d’oxygène. Le plaisir des vacances, de la nouveauté. Pour notre fille, qui est complètement paralysée et nourrie par sonde, ces ouvertures vers l’extérieur sont absolument indispensables.»

Souplesse et soutien

Comme lui, une trentaine de familles se sont réunies en collectif. Car un conflit social a éclaté au sein de l’association. Le syndicat SSP a déposé une plainte auprès de l’OCIRT, dénonçant le non-respect du cadre légal pour les moniteurs.

Depuis, Cerebral s’est mise en conformité avec la loi sur le travail (LTr). Mais selon les familles, cette stricte application met en péril l’organisation des séjours, conçus pour fonctionner avec souplesse sur des périodes concentrées.

«Depuis que la loi est appliquée à la lettre, certaines prestations ne sont plus possibles», se désole Arnaud Perrier, membre du collectif de parents et père d'une jeune fille en situation de handicap. «Nos jeunes ne peuvent plus sortir tard le soir, aller à un concert ou en discothèque, ce qu’ils adorent. On ne demande pas une dérogation, mais un peu de marge de manœuvre. Et tout ça a renchéri le coût des prestations. On s’inquiète : que va vraiment peser le droit aux loisirs de nos enfants dans une période de budgets contraints ?»

En 2025, le Département de la cohésion sociale a augmenté sa subvention pour couvrir des impayés. Mais pour la suite, l’État n’a donné aucune garantie. Il indique actuellement mener une analyse des besoins et des différentes associations concernées.

Les parents insistent. Le droit aux loisirs pour les enfants en situation de handicap ne doit pas devenir une variable d’ajustement budgétaire.