Des professionnels de santé interpellent Migros sur la suppression du Nutri-Score
Depuis mai dernier, le Nutri-Score a progressivement disparu des produits Migros. De quoi faire bondir près de 350 professionnels de santé genevois, qui ont adressé une lettre au Géant orange, lui demandant de faire marche arrière.
Dans les rayons, rares sont les produits avec le Nutri-Score. Cette étiquette -facultative- classe les produits alimentaires selon leur apport calorique, leur teneur en sel, en sucre, mais aussi en fruits ou protéines.
En mai dernier, Migros a annoncé l’abandon de cette signalétique. En réaction, plus de 300 professionnels de la santé ont signé une lettre ouverte pour demander au géant orange de revenir sur sa position. Un vrai enjeu de santé publique.
«Les consommateurs sont trop peu éduqués et trop peu informés. Les petites choses écrites à l'arrière sont incompréhensibles pour la grande majorité de la population. Alors que le Nutri-Score est une simplification qui, une fois qu'on a choisi un produit, montre lequel parmi ces produits-là est le moins mauvais, explique la docteure Johanna Sommer, première signataire de la lettre ouverte. Il y a plus de 150 études scientifiques qui prouvent que si les gens utilisent le Nutri-Score, il y a une diminution de la consommation des produits malsains et une amélioration de l'état de santé des personnes.»
«On n’a pas réussi à l’imposer»
De son côté, Migros n’a pas changé sa position sur le Nutri-Score. Le système serait incompris outre-sarine, mais surtout inefficace selon le distributeur. «C'est un système qui, à la base, est très bien pensé. Si le Nutri-Score était partout, ça aurait peut-être du sens. Mais pour l'instant, on a essayé. On n'a pas réussi à l'imposer», commente son porte-parole, Tristan Cerf. Ce dernier ajoute que le changement d’algorithme au 1er janvier 2024 a induit une confusion supplémentaire pour les clients.
Migros utilise désormais sur ses produits un indicateur par portion. Il y a un an, le Conseil national votait pour laisser le Nutri-Score facultatif. Les signataires espèrent, eux, sensibiliser la population sur le sujet.