Genève

Des requérants d'asile logeront dans deux abris PC

30.10.2023 19h10 Denis PALMA

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Deux abris de la protection civile devraient bientôt ouvrir leurs portes pour accueillir des requérants d'asile. À la demande de la Confédération, Genève, en collaboration avec les communes, met à disposition un abri PC à Plan-Les-Ouates et un autre à Thônex. Cette initiative vise à faire face à la croissante affluence de demandeurs d'asile au cours des prochains mois. Toutefois, l'association Solidarité Tattes a vivement critiqué le manque d'anticipation des autorités. 

Situé à proximité de la piscine et de la mairie, l’abri de la protection civile à Plan-Les-Ouates, ainsi qu'un autre à Thônex, abriteront sous peu des requérants d'asile en sous-sol, afin de faire face à l'afflux migratoire, révèle le journal Le Courrier. Cette décision découle du refus du parlement fédéral de voter un crédit de 132 millions de francs destiné à la construction de villages de conteneurs modulables, indique le secrétariat d'État aux migrations. Face à un besoin global de 3000 places et à l'urgence de la situation migratoire, le SEM a donc sollicité les capacités existantes des cantons. Anne Césard, porte-parole du secrétariat d'État aux migrations, explique: «Ces abris ont pour vocation de désengorger les centres fédéraux d'asile, qui doivent continuer à enregistrer les nouvelles demandes. Les personnes y seront temporairement hébergées pendant la durée de leur procédure.» 

«Nous n'accepterons pas que les gens vivent dans de telles conditions» 

L'association Solidarité Tattes critique vivement le manque d'anticipation des autorités, ainsi que la réapparition des «bunkers» pour loger les demandeurs d'asile. «Des mouvements migratoires sont à prévoir, donc pourquoi n'adoptons-nous pas des mesures préventives pour éviter l'ouverture de ce que nous appelons des bunkers? Les conditions de vie dans ces endroits sont inacceptables, s’insurge Viviane Luisier, membre de l'association. Elle avertit: «Nous n'accepterons pas que les gens vivent dans de telles conditions. Il y a quarante maisons vides à Genève, ainsi que des milliers de mètres carrés de bureaux pouvant être rapidement transformés en logements. C'est à l'État de prendre en charge cette situation au lieu d'ouvrir ces bunkers », conclut-elle. 

 Qui sera accueilli dans ces abris PC à Genève et à partir de quand? Les autorités - État, communes et Confédération - restent silencieuses. «La mise en service et la communication avec la population sont actuellement en cours de coordination entre les partenaires au niveau cantonal et communal», comme l'a laconique indiqué le secrétariat d'État aux migrations.