Genève

Dose de rappel, les cantons sont-ils prêts?

17.11.2021 18h05 Julie Zaugg

3ème dose

Une dose de rappel contre le Covid-19 est recommandée en priorité à trois catégories de personnes. L’OFSP l’a annoncé hier.  Son concernés pour l’instant, les plus de 65 ans, les résidents des EMS et leurs personnels ainsi que les personnes à risque. L’éventualité d’une extension de cette 3ème injection à toute la population existe. Genève et ses voisins sont-ils prêts ? Éléments de réponse.

L’obligation d’une dose de rappel ou booster, communément appelée 3ème dose, est-elle la prochaine étape pour l’Office Fédérale de la santé publique? Si demain cette décision devait s’étendre à toute la population, Genève se dit prête. "Nous y pensons depuis plusieurs mois. Aujourd'hui les capacités de vaccination ne sont pas à leur maximum, il reste de la place et le cas échéant pour envisagerons de renforcer l'offre" détaille Nathalie Vernaz-Hegi, pharmacienne cantonale. 

Les autres cantons romands eux aussi sont dans les starting blocks. À Neuchâtel, les capacités de vaccination seront augmentées, avec 4 lignes en plus dans le centre Polyexpo, et les plages horaires des lieux dédiés seront élargies. 

En Valais, trois centres de vaccination cantonaux sont encore en activité, à Brigue, Sion et Collombey. Si l’obligation du rappel devait s’étendre là aussi l’augmentation de la capacité des centres sera étudiée. Quitte à en mettre de nouveaux sur pied si la demande le requiert. 

Le Jura quant à lui, se prépare à l’éventualité d’une vaccination par tranches d’âges, comme lors de la première campagne de vaccination. Cette fois-ci elle se fera de façon décentralisée pour se délocaliser dans les districts. 

Vers un mix n' match et un certificat supplémentaire?

Autre point, même si l’OFSP recommande d’inoculer le même vaccin à chaque injection,  le mélange de deux types de vaccin, le mix-match, n’est pas exclu en romandie. "Il n'existe pas de contre-indication, mais nous nous en tiendrons le plus possible à la règle", explique la pharmacienne cantonale. 

Enfin, l’aspect le plus complexe résidera dans l’avenir du Certificat Covid. Valable douze mois après la deuxième vaccination, l’ajout d’une dose de rappel pourrait engendrer la création d’un nouveau certificat. Une personne ayant reçu 3 injections aurait ainsi deux sésames dans son téléphone ou version papier. Mais les contours techniques doivent encore être éclaircis. Les cantons attendent les directives de Berne. Elles devraient arriver à la fin du mois.  

Dr Alessandro Diana: «On aurait meilleur temps de distribuer deux doses au plus grand nombre possible»

Le Dr Alessandro Diana, médecin et expert infovac aborde la question de la 3ème dose, mais aussi celle du mélange des vaccins et de l’arrivée de la sérologie à Genève.

Le médecin à hirslanden clinique des Grangettes n’est pas surpris par l’arrivée d'une dose de rappel puisque le schéma vaccinal du Covid-19 correspond à un schéma «2 + 1»: deux premières doses pour l’induction immunitaire et ensuite la troisième qui sert de rappel de mémoire immunitaire. 

Et ensuite... 4e et 5e dose?

Le Dr Alessandro Diana explique que ce seront les études qui détermineront le tempo pour le nombre de rappel vaccinal nécessaire pour garder son immunité face au Covid. Dans des schémas similiaires tels que l’hépatite B, un rappel n’est pas nécessaire car l'immunité est maintenue à vie. Par rapport à un éventuel mélange des vaccins, questionné notamment dans le cas des -30 ans pour qui le vaccin Moderna est désormais déconseillé, l'expert infovac explique: «entre les vaccins Moderna et Pfizer, on peut tout à fait, lors de la 3ème dose, utiliser l’un et l'autre».

Vacciner mondialement comme meilleure solution

Au niveau strictement sanitaire, le médecin s’accorde à dire que le point fondamental reste la primo-vaccination dont on sait que l’immunité dure au moins 6 mois. selon lui, d’un point de vue mondial, «on aurait meilleur temps de distribuer deux doses au plus grand nombre possible plutôt que de donner des 3ème doses».

La sérologie débarque en Suisse

Le Dr Alessandro Diana voit d’un bon oeil l’arrivée de la sérologie en Suisse, car les personnes qui ont contracté la maladie ont une très bonne protection, au même titre que celles et ceux qui ont reçu leurs deux injections vaccinales.