Genève

ÉDITORIAL - Affaire Fischer: merci la transparence!

23.08.2023 19h15 Rédaction

Seydoux

Selon notre rédacteur en chef Jérémy Seydoux, les affaires Fischer permettent la révélation d’histoires d’intérêt public grâce à la loi sur la transparence. Un éditorial prononcé après la diffusion d’une longue enquête sur les mandats que Fabienne Fischer a accordé à des projets portés par son compagnon. 

De cette affaire, il se dégage une sorte d’embarras général, personne n’accepte la caméra, comme au Mikado, le premier qui bouge a perdu, le tout sur fond de procédure pénale – déjà six avocats sont dans la danse, au conseil de différentes parties. 

Il est très important de rappeler que tout le monde est présumé innocent aux yeux de la justice. C’est elle, si elle est saisie, qui tranchera et qui déterminera si ces révélations, ces faits, ces interconnexions sont constitutives ou pas d’une infraction pénale. 

On peut quoiqu’il en soit remercier une fois encore la loi sur la transparence qui nous a permis d’accéder à ces documents. 

Alors, il aura fallu batailler avec le département de l’économie, qui régulièrement faisait semblant de ne pas comprendre nos demandes. Trois mois de démarches, de relances, pour que des documents parfois partiels nous soient remis. C’est le jeu. 

Mais c’est d’autant plus amusant de constater aujourd’hui que notre principale interlocutrice dans ce dossier n’était personne d’autre que l’une des fonctionnaires soupçonnée d’avoir œuvré à la campagne de Fabienne Fischer, celle-là même qui échangeait avec Jean Rossiaud pendant les élections. 

En revanche, plus les documents remis étaient troublants, plus la pression montait pour que nos démarches soient compliquées. Deux hauts fonctionnaires du département nous ont d’ores et déjà promis que des émoluments seraient envoyés à Léman Bleu, pour le travail que l’administration a dû fournir. 

Manifestement, la transparence est désormais une prestation payante à l’État.