Genève

Éditorial - Drame de l'Arve: après la douleur, la colère

21.08.2024 19h24 Rédaction

Jérémy Seydoux

ÉDITORIAL – Notre rédacteur en chef revient sur la mise en prévention des SIG pour homicide par négligence dans le drame qui a coûté la vie à deux promeneurs électrocutés dans l'Arve en 2022. 

L'histoire est inimaginable et il convient tout d’abord de s’associer à la douleur des familles. Or aujourd’hui, le temps de la douleur laisse place à la colère. Cette colère résonne comme la musique d’un film dont le titre serait chronique d’une mort annoncée.  

Bien sûr la justice doit terminer son travail et la présomption d’innocence est de rigueur. 

Mais il faut prendre la mesure de ce que signifie cette mise en accusation par le Ministère public. Olivier Jornot parle aujourd’hui d’imprévoyance coupable. Pas un accident ou la fatalité, non, une imprévoyance coupable, celle qu’on aurait pu et dû éviter une fois, deux fois et davantage encore. 

Autrement dit: ce drame est potentiellement le résultat macabre d’années de laisser-aller flagrant, un empilement vertigineux de légèreté, d’amateurisme, de désinvolture aussi, quand on lit certaines réponses données aux enquêteurs. 

Ce soir, nous franchissons un degré inédit de gravité. On est ici au-delà des polémiques de surfacturations et des embauches en famille. Nous touchons désormais, avec les SIG, à l’insoutenable: l’intégrité physique de nos concitoyens. C’est glaçant.