Genève

Éduquer les patients pour limiter l'aggravation des maladies chroniques

04.07.2024 18h48 Céline Argento

hug

Il y a 50 ans, les HUG lançaient le principe de l’éducation thérapeutique, le tout sous l’impulsion du professeur Assal. Il s’agit d’impliquer le patient dans sa maladie chronique afin de prévenir son développement

«Il faut rendre le patient le plus autonome possible par rapport à sa maladie». Voici la base de l’éducation thérapeutique du patient, développée aux HUG par le professeur Pataky. Pour les maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension, le traitement médical n’est pas suffisant. Il faut que le patient adhère, et puisse l’intégrer dans son quotidien: «Il est difficile de se traiter chaque jour et appliquer les conseils des spécialistes. Le patient n’a pas que sa maladie dans sa vie ! Il est difficile de demander des changements d’habitude aux gens sur le long terme.»

82% d'amputations en moins 

Et pourtant, les changements sur la nutrition, les habitudes, ou même l’adhésion psychologique à la maladie sont nécessaires: «Nous avons démontré que grâce à l’éducation thérapeutique, il y avait 82% d’amputations en moins.»

Les patients ont pu adopter de nouvelles habitudes fondées sur la recherche: «Un diabétique peut penser avec intelligence qu’il y a des vitamines dans le jus d’orange. Or le jus diminue le contrôle du diabète et peut aboutir à des comas diabétiques» explique le professeur Assal.

C’est lui qui a introduit l’éducation thérapeutique aux HUG il y a de cela cinquante ans. Formé aux Etats-Unis, le professeur a vous transmettre les connaissances à ce sujet en Suisse, mais l’accueil a été alors très frileux «car la formation des médecins et infirmières était centrée sur la maladie. Or il fallait assiéger la maladie pour qu’elle ne se développe plus.» Au fil du temps, cette méthode s’est développée jusqu’à trouver une alliance thérapeutique entre le patient et ses soignants pour trouver les «vrais besoins. Ensemble avec le patient, on définit des objectifs thérapeutiques communs, en partenariat. Et cela permet en harmonie d’avancer ensemble» rappelle le professeur Pataky. 

Encore trop peu de formation

À ce jour, la formation semble encore lacunaire selon Jean-Philippe Assal même s’il a tenté de créer une communion autour de ce principe:  «On a fait un programme européen pour que dans chaque pays, il y ait un processus développé pour ces patients et soignants.» 

Le professeur Pataky aimerait aussi que les médecins de ville soient formés, afin d'éviter tout développement de maladies.