Élèves frontaliers: les parents se mobilisent
Suite à l’annonce choc du DIP de ne plus accueillir les élèves frontaliers dès la rentrée 2026, certains parents s’organisent. Des collectifs se sont formés et comptent bien faire entendre leurs voix auprès du Conseil d’Etat. C’est le cas de parents d’enfants scolarisés à Athenaz.
Ce début d’été a un goût amer pour les parents de plusieurs élèves de l’école d’Athenaz. L’annonce de la conseillère d’Etat Anne Hiltpold a quelque peu plombé l’enthousiasme pré-vacances. Unies par le désarroi, une soixantaine de personnes se sont rassemblées en un collectif. Elles contestent la décision de la magistrate et l'interpelle dans un courrier.
«C'est complètement incompréhensible et ça va l'encontre du bon sens. Quand on prend une décision avec autant d'implications pour les familles concernées et les enfants, on fait un minimum de concertation...» regrette Anthony Lehmann, membre du collectif.
Parents démunis, enfant angoissés avec un sentiment de rejet. Beaucoup voient une nouvelle forme de stigmatisation des élèves frontaliers. Et plutôt que de se tourner vers le système français, certaines familles envisagent d’ores et déjà de déménager. «Le système, on sait qu'il est encore plus sous stress que le système genevois,» justifie Anthony Lehmann Et de rajouter: « Payant nos impôts ici, étant de nationalité suisse, on ne comprends pas pourquoi le Canton veut nous balayer de la main de la sorte».
Vers un recours auprès de la Chambre Administrative
Le collectif envisage de déposer un recours auprès de la chambre administrative. Du côté de Collonges, un autre groupe de parents d’élèves a passé un premier cap en mandatant Me Romain Jordan. «Sur le fond, cela pose différentes questions s'organisation de la vie privée. Puis la forme: le délai est absolument inadmissible! Réorganiser à l'aube de vacances d'été, toute l'organisation des familles, cela pose un vrai problème pratique mais aussi juridique», expose l'avocat.
350 élèves genevois sont concernés par cette décision à la rentrée 2026. Selon nos informations, 18 élèves sur 135 seraient concernés à l’école d’Athenaz. Contacté, le directeur de l’établissement renvoie à la Direction Générale de l’Enseignement Obligatoire. Sollicité, le DIP indique ne pas souhaiter réagir à au courrier adressé au Conseil d’Etat, qui y répondra nous dit-on selon la voie usuelle.
Côté français, la député de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller s’est exprimée via les réseaux sociaux. Elle dénonce une décision inacceptable et regrette cette « rupture unilatérale ». Elle demande l’ouverture d’un dialogue entre les deux pays au plus vite.