Entretien avec le chef des télécommunications ukrainiennes
En visite à Genève, le chef adjoint du Service de protection et de communications spéciales de l'Etat ukrainien nous accorde une interview. Il fait le point sur les dommages matériels sur le territoire. Des centaines de tours de radio-télévisions et antennes réseaux ont été détruites par les frappes russes depuis le début de la guerre.
Il arrive avec une délégation dans nos locaux. Seules les politesses de base se font en français. Au-delà du "bonjour", c'est Alina Datsii, doctorante à l'université de Genève d'origine ukrainienne, qui officie comme interprète. Le chef adjoint des communications spéciales de l'Etat est en visite durant trois jours à Genève, en marge du Conseil de l'Union Internationale des Télécommunication.
Il fait le bilan des frappes russes sur le sol national. Les dommages se comptent en centaine de bâtiments touchés, dans l'optique de couper du monde les citoyens ukrainiens. «Nous sommes contraints de mettre en place des tours [de télécommunication] provisoires, dans l'attente de reconstruire celles détruites.» Difficile de fournir des informations fiables en temps de guerre.
«Ce ne sont pas seulement les valeurs de l'Ukraine que nous défendons mais aussi les valeurs de l'Europe» précise l'homme d'Etat. Outre les attaques physiques, sur le terrain, les attaques numériques ont aussi été nombreuses. «Sans précédent dans l'Histoire» estime Volodymyr Trofymenko. Pour s'en sortir l'Ukraine a rouvert son centre, UA30, qui s'occupe de monitorer les cyber-attaques. Il assure la protection des appareils du gouvernement «et les résultats sont très bons», estime-t-il.
Interrogé sur son ressenti et son état d'esprit, un an et demi après le début de la guerre, Volodymyr Trofymenko esquisse un sourire: «Tout le monde est fatigué, c'est évident, mais ce qui nous pousse c'est l'espoir de la victoire. Une victoire rapide».