Genève

Faillite de Prime Energie Cleantch: les investisseurs s’organisent pour porter plainte

31.10.2024 18h35 Denis PALMA

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C’est un scandale qui touche plusieurs centaines d’épargnants qui ont investi dans une société bâloise spécialisée dans les énergies renouvelables : Prime Energy Cleantech a annoncé la semaine dernière vouloir se mettre en faillite. Hier soir, près de 250 actionnaires et obligataires se sont réunis à Genève. Parmi eux, Bertrand Piccard, ex-ambassadeur de la société s’est dit lui aussi floué. Ils ont décidé à l’unanimité de renoncer à leurs dividendes pour empêcher la faillite. 

Un caveau aux faux airs de crypte au sous-sol d’un restaurant. Les lieux sont bondés. Désespéré par une potentielle faillite, près de 250 actionnaires et obligataires de la société Prime Energie Cleantech, en très grande majorité des personnes âgées, sont venus chercher des motifs d’espoir mais surtout une solution pour récupérer leurs économies.

«Ce modèle-là était parfait»

Parmi eux, Jacques ne souhaite pas montrer son visage. Sensible à la cause écologique, il dit avoir investi plusieurs centaines de milliers de francs. «Ce modèle-là était parfait. C’est pour cela qu’il a séduit autant de gens. Vous investissiez sur quelque chose qui avait une influence sur la planète pour laquelle vous étiez rémunéré dans des proportions très satisfaisantes», dit-il.

Heinz ici à droite a investi 10 000 CHF. À ses côtés, Pierre-Alain : 50 000 CHF. Heinz a été séduit par la participation de «Bertrand Piccard qui l’a attiré», raconte-t-il. Pierre-Alain par idéal écologique. 

Ex-ambassadeur de la société, Bertrand Piccard s’est dit «honteux» devant l’assemblée. Il a parlé d’une arnaque qu’il a lui-même subie. Mais rien n’est encore perdu, a-t-il affirmé. Il propose à chacun renoncer à ses dividendes pour empêcher la faillite.

«Chacun doit déposer individuellement une plainte pénale

Comment éviter la ruine ? Le collectif des investisseurs a incité chacun à déposer individuellement une plainte pénale. «Vu le nombre de plaignants, le nombre de dossiers et la complexité de l’affaire. Il vaut mieux que les personnes se retrouvent sous une même bannière», a expliqué Jérôme Fontana membre du collectif des investisseurs.  

À main levée, l’assemblée a accepté à l’unanimité de renoncer aux dividendes. Dans le meilleur des cas, le combat de ces petits porteurs s’annonce long.