Fonctionnaires surpayés: les haut cadres surreprésentés
La semaine dernière, Léman Bleu vous révélait des chiffres sur les rémunérations de certains fonctionnaires de l’Etat, surpayés pour le poste qu’ils occupent actuellement. Proportionnellement, les chiffres montrent une surreprésentation des haut cadres concernés par la situation.
Pour rappel, 19’251 fonctionnaires dans le petit État. C’est-à-dire les fonctionnaires de l’État central, sans les régies publiques. Parmi eux, 216 perçoivent un salaire supérieur à ce que prévoit leur fonction. Ce sont en général des personnes qui ont été déplacées et n’ont plus les mêmes attributions qu’auparavant.
La conseillère d’État Nathalie Fontanet est venue rappeler que la loi protège ce système. Elle a aussi apporté des précisions dans notre Journal de vendredi sur ces fonctionnaires surpayés pour leur postes: «Ce ne sont pas des cadres supérieurs dans la majorité qui sont au bénéfice de ces reclassements en maintenant leurs salaires, ce sont majoritairement des personnes entre des classes salariales 9 et 13».
Les cadres supérieurs, ce sont les fonctionnaires payés en classe 23 et plus, dans l'échelle traitement de l’État, soit entre 121'000 et 243'000CHF par année. Ce sont par exemple des juristes, greffiers, auditeurs fiscaux, responsable de l’information et de la communication, directeur d’office ou secrétaire général.
Deux fois plus de fonctionnaires surpayés chez les cadres
Nathalie Fontanet nous dit qu’il y a 26 de ces haut cadres qui sont surpayés pour leur poste. En calculant, lorsque l’on prend la masse des fonctionnaires sans compter les cadres, on obtient 1,05% de personnes surpayées pour leur poste. Mais si l’on s’intéresse aux cadres au-dessus de la classe 23, on remarque que le pourcentage de personnes surpayées pour leur poste double, pour s'élever à 2,2%. On observe ainsi que les fonctionnaires surpayés sont deux fois plus représentés chez les cadres.
Nathalie Fontanet a tenu à le rappeler, ce maintien de conditions salariales est prévu par la loi. Une loi que la conseillère d'Etat ne juge pas forcément défavorable à l'État de Genève et ses contribuables. Pas d’impact sur l’État et le contribuable, la question reste ouverte. Combien ces postes coûtent à l’État? Voilà qui pourrait peut être intéresser la commission des finances, à l’heure où les dépenses sont comptées.
Autre questionnement, ce sont les chiffres de 2023. Dans nos révélations de la semaine dernière, nous avions eu accès aux chiffres de 2022. On montrait que le nombre de fonctionnaires surpayés pour leur poste avait bondi de 22% en un an. En 2023, année électorale avec la répartition des nouveaux départements, il sera intéressant de jeter un oeil à ces chiffres et savoir combien de fonctionnaires sont mieux payés que ce que prévoient leur fonction.