Fraude électorale à Vernier: la Chancellerie temporise
Alors qu’une invalidation du scrutin municipal se profile, la Chancellerie d’État refuse de tirer des conclusions hâtives. Elle appelle à attendre les résultats d’une deuxième expertise graphologique avant toute décision.
Malgré une première analyse graphologique révélant des similitudes suspectes sur près de 300 bulletins de vote à Vernier, attribués à seulement neuf écritures différentes, la Chancellerie d’État estime qu’il est trop tôt pour invalider l’élection du Conseil municipal.
Dans un courrier adressé à la Chambre constitutionnelle, révélé par la Tribune de Genève, la chancelière Michèle Righetti-El Zayadi invite à la prudence: «Il y a des enquêtes complémentaires en cours. Il faut disposer de tous les éléments avant de se prononcer sur le scrutin.»
Une expertise jugée incomplète
Selon la Chancellerie, la première expertise est partielle : elle a été réalisée à partir de copies numériques et non des bulletins originaux, empêchant l’analyse fine des encres ou hésitations d’écriture. Elle pointe aussi le manque de clarté de la méthodologie employée par les experts.
Autre argument : les bulletins soupçonnés ne présentent pas de cohérence politique évidente, ce qui limiterait l’hypothèse d’une fraude concertée.
Nouvelle analyse attendue
Une deuxième expertise graphologique, cette fois sur les originaux et d’autres cartes de vote saisies par la justice, est attendue dans les prochaines semaines. Elle sera déterminante pour la suite de la procédure.
En cas d’invalidation du scrutin, une nouvelle élection devra être organisée. «Comprendre comment une fraude a pu se produire nous permettra de garantir les meilleures conditions de sécurité pour la suite», affirme Michèle Righetti-El Zayadi.
En attendant, la commune de Vernier est dirigée par les trois nouveaux élus à l’exécutif, dont l’élection a été validée. Ils assurent la gestion des affaires courantes, dans l’attente de la confirmation, ou non, du Conseil municipal.