Frelon asiatique: «Dans ce quartier, il y a un nid tous les 200m»
3 nids en 2022, 108 en 2023 et déjà plus de 100 cette année. Le frelon asiatique est en pleine expansion à Genève. Au point que des bénévoles aident désormais les pompiers à détruire les nids. Chaque foyer oublié pourrait en produire 5 à 10 autres l’an prochain. Alors, l'Etat doit-il mettre plus de moyens pour lutter contre ce fléau?
À Cointrin, les avions partagent désormais le ciel avec les frelons asiatiques. «Dans ce quartier, il y un nid tous les 200m», glisse Nicolas Brand. Le co-fondateur de l’association Pollinea Action en a déjà détruit une dizaine dans le secteur depuis ce printemps. Et ce matin, c’est au tour de cet énorme nid repéré par des bûcherons à 15 m en haut d'un grand pin.
Si rien n’est fait, un seul nid comme celui-ci peut produire l’an prochain jusqu'à 10 nids. «Là, il y a un peu près 3 000 à 4 000 frelons. Je vais envoyer un insecticide dans le nid» détaille notre spécialiste. «Ensuite, d’ici 48 h, on décrochera le nid, quand toutes les ouvrières se seront intoxiquées.»
Contrôler la prolifération
Nicolas Brand a déjà éradiqué 34 nids cette saison. Soit entre 50’000 et 100 000 frelons asiatiques. Une mission bénévole pour ce pompier professionnel du SIS, qui roule de nid en nid sur son temps libre. Avec un apiculteur de Bernex, Kevin Golay, il a monté ce printemps l’association Pollinea Action pour essayer de limiter la prolifération du frelon asiatique et protéger les ruchers. «Il faut choper les nids avant cet automne, mais il nous faut des fonds. Mais tous ensemble, on va arriver à l’endiguer, de façon à pouvoir tous vivre ensemble.»
Au service de l’agriculture et de la nature, on surveille le frelon asiatique de près depuis sa première observation en 2020 à Genève. Sa diffusion est rapide. 3 nids détruits en 2022, et déjà 109 cette année. Mais avec une prolifération impossible a enrayé totalement et un impact sur la santé humaine somme toute limité, l’État ne veut pas en faire plus. «Actuellement, l’espèce qui nous préoccupe le plus c’est le moustique tigre. Le frelon asiatique vient derrière, car c’est moins problématique pour la santé et le bien-être» indique Gottlieb Dändliker, inspecteur cantonal de la faune. «Nous avons déjà consacré un énorme budget pour cette lutte, qui reste pour l’instant une menace surtout pour les apiculteurs.»
Vivre avec
Pour l’instant, il n’existe pas de statistiques sur le nombre d’accidents avec des frelons asiatiques. Mais le jour de notre tournage, un paysagiste a été piqué en taillant une haie et a dû se rendre à l'hôpital. «Il a eu de la chance, mais on pense à l’enfant qui joue au ballon et bien ça peut faire très très mal!», conclut Nicolas Brand. Tous les professionnels le disent, il va donc falloir être plus vigilant et apprendre à vivre avec ne nouveau venu.