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Genève Aéroport fait décoller ses résultats en 2022

28.03.2023 18h35 Rédaction avec ATS

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L'aéroport de Genève a effacé sa perte sur l'exercice 2022. Le nombre de passagers doublé et la progression des mouvements aériens ont notamment porté les résultats de l'entreprise vers le bénéfice.

Au 31 décembre, Genève Aéroport affichait un bénéfice net de 46,3 millions de francs contre une perte de 88,9 millions en 2021. Le chiffre d'affaires a doublé à 423,1 millions. Les revenus aéronautiques ont suivi la même courbe (+130,7%), favorisés par la reprise du trafic aérien et par les redevances aéronautiques haussées le 1er juillet 2021 sur une année pleine, à 4,45 francs par passagers. Les recettes non-aéronautiques, provenant des commerces, parkings et loyers, ont augmenté de 72,5%.

L'exploitant du tarmac de Cointrin avait publié mi-janvier les chiffres relatifs à sa fréquentation. Le nombre de passagers a plus que doublé (+137,8%) en 2022, avec plus de 14 millions de voyageurs. Ce résultat reste inférieur aux 17,9 millions enregistrés en 2019.

Réductions d'effectifs

Le total des atterrissages et décollages a atteint plus de 160'000 mouvements, une augmentation de 64,4% par rapport à 2021, mais 12,3% de moins qu'en 2019. Du côté de l'aviation d'affaires, la progression est de 16%. La reprise du trafic aérien a entraîné des dépenses d'exploitation à hauteur de 264,7 millions. Au cours de l'année, l'aéroport a réduit ses effectifs, passant de 998 postes équivalents plein temps à 972. Les charges ont augmenté de 19,9 millions.

Easyjet arrive en tête des compagnies aériennes opérant au sein de l'aéroport avec une part de marché de 49,6%, toujours loin devant Swiss à 11,5% et British Airways avec 4,7%. Les trois destinations les plus fréquentées sont Londres, Paris et Porto. Au total, 146 destinations sont désormais accessibles depuis Genève, contre 139 précédemment. Genève Aéroport a retrouvé l'intégralité de son réseau long-courrier avec le retour d'Air China en février de l'exercice en cours.

«Plus de demande que d'offre»

Pour le directeur général de Genève Aéroport, André Schneider parle d’une «réponse à la sortie de la crise», rappelant les chiffres faibles de la fréquentation de la plateforme en 2020 et 2021. «En ce moment, nous avons plus de demande que d’offre, car les compagnies aériennes n’arrivent pas mettre à disposition des avions pour toutes les destinations», glisse-t-il.

Interrogé sur les actions de l’aéroport contre le réchauffement climatique, il rappelle «avoir augmenté de 7’000 m2 les panneaux photovoltaïques. L’an passé, 1/4 des mouvements se sont faits avec des avions de dernière génération, qui sont 40% moins bruyants et qui consomment 20% de kérosène en moins. Ce sont des vrais engagements. Durant la crise, quand nous perdions de l’argent, nous avons continué à investir là-dedans.» 

La question écologique se pose

Pourtant, selon les milieux écologistes, il faudrait baisser le nombre de passagers à 3,2 millions par an selon une étude et instaurer un couvre-feu nocturne. «L’aéroport sera décarboné en 2037 et l’industrie s’est engagée pour l’être en 2050. Pour le couvre-feu, c’est une décision prise entre le Canton et la Confédération. Il faut savoir que les vols après 22h ne représentent que 5% des vols dans la journée.» 

Quant à la bascule de certains vols vers le rail, André Schneider dit que seulement 3 destinations peuvent être atteintes par le rail en moins de 5 heures, soit 4% des passagers. «Et la vaste majorité des passagers vers ces destinations prennent un vol pour aller plus loin. Et on l’a vu pendant la crise, quand il y a moins de connexion avec un hub, les gens passent par un autre hub», ajoute le directeur général.