Genève

Genève et les navires électriques, le cap difficile à passer

23.08.2023 17h24 Julie Zaugg

bateaux

Promouvoir la transition vers les bateaux «verts», tel est l’objectif de l’association Zero Emission Boat. À Genève, des démonstration sont organisées aux Eaux-vives durant plusieurs jours. Il s’agit de monter à quoi peuvent ressembler les flottes de demain… si les autorités s’en donnent les moyens. 

Pas d’odeur d’essence, un cout de l’énergie divisé par 4, pas de bruit ni pour nous ni pour les poissons… voici quelques-unes des vertus du bateaux électrique. «Je suis persuadé que c'est l'avenir! lance Gilles Urben, le patron des Corsaires, lieu de location de bateaux et pédalos aux Eaux-Vives. On est un petit peu bloqués au niveau infrastrcrures maintenant pour faire un pas de plus», déplore-t-il cependant. 

La mise au vert sur le lac bleu, pour les particuliers comme pour les professionnels, une nécessité pour l’association suisse Zero Emission Boat. Mais pour cela, les autorités doivent jouer le jeu en collaborant, et en montrant leur soutien. «Parfois il est très fort, comme en Valais ou sur Vaud. Parfois il est plus laborieux comme à Genève», constate Sue Putallaz, présidente de la Swiss Association for Zero Emission Boat. 

Synergie entre les divers acteurs

En Suisse romande, les infrastructures nécessaires à l’installation de prises et de bornes de recharge pour les bateau sont déjà en place à Neuchâtel. Les villes de Lausanne et Vevey sont en train de passer le cap… Mais à Genève, on rame.

Pourtant c’est le moment d’avoir tout le monde sur le pont, nous dit-on. «Il faut que la politique s'investisse, les associations comme Zero Emission Boat, les acteurs privés et publics, ensemble, pour pouvoir mettre en place tout le service dont ont besoin les plaisanciers mais aussi pour la navigation fluviale... et plus globalement tous ceux ayant besoin de cette décarbonation fluviale» détaille Cédric Bard, commercial pour Groupe E, spécialisé dans les solutions énergétiques globales. 

Pas de borne, pas de demande. Pas de demande, pas de borne

Aux Eaux-Vives, les Corsaires font eux office de bon élève. Panneaux solaires sur le toit du local et moitié de la flotte convertie à l’électrique depuis de nombreuses années grâce à sa propre installation. Pourtant, ça coince, en raison d’un point non négligeable…« c'est d'avoir les autorisations pour mettre des prises électriques sur nos pontons, pour pouvoir recharger les futurs bateaux. Là je ne peux pas en mettre un de plus, je n'ai pas la capacité de le recharger» regrette Gilles Urben, des Corsaires. 

Aucune borne de recharge à Genève faute d’avoir mis les installations nécessaires dans le port de plaisance. Contacté, le Département du territoire (DT) indique que les infrastructures ne sont «pour l’instant pas envisagées faute de demande». Les plus gros émetteurs de CO2 sur la suisse sont les navires professionnels, avec 96% des émissions. Reste donc encore un peu de chemin avant la vague verte.