Genève

Genève: les jeunes femmes premières victimes des violences de genre

24.06.2025 19h10 Rédaction

Jamais une étude de cette envergure n’avait été menée en Suisse. À Genève, 4’291 personnes ont été interrogées pour évaluer l’exposition aux violences sexistes et sexuelles, dans les sphères privées, professionnelles et publiques. Les résultats sont alarmants.

«On n’a jamais interrogé un échantillon aussi large et représentatif sur ces questions», souligne Émilie Flamand, cheffe du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences. L’étude permet pour la première fois de cartographier précisément les violences selon le genre, mais aussi les raisons du non-recours à l’aide.

Un premier constat jugé positif: une très large majorité des personnes interrogées rejettent l’idée que l’homme aurait plus d’autorité dans le couple. Une exception notable toutefois: les 18-24 ans. «C’est la seule tranche d’âge qui adhère encore à cette vision», alerte Émilie Flamand. Un résultat qui confirme une tendance déjà relevée dans d’autres études: une jeunesse parfois plus conservatrice qu’attendu sur certaines normes de genre.

Sur le fond, l’enquête met en lumière une forte exposition des femmes et des personnes LGBT+ à toutes les formes de violence. Trois quarts des jeunes femmes de 18 à 24 ans disent avoir été victimes de violences sexistes ou sexuelles dans l’espace public… au cours des seuls douze derniers mois. Plus troublant encore: 11,3% des jeunes femmes affirment avoir subi un viol au sein de leur couple, un taux supérieur aux viols perpétrés en dehors du cadre conjugal.

Un travail de sensibilisation à faire

Autre enseignement: le non-recours massif à l’aide. Beaucoup de victimes minimisent les faits, pensent que «ça passera» ou craignent des représailles. «Il y a un vrai travail de sensibilisation à faire, notamment auprès de l’entourage, car les victimes se confient d’abord à leurs proches», insiste Émilie Flamand.

Consulter le rapport complet sur le site Internet du BPEV