Genève

Genève parent pauvre du rail

09.05.2023 18h11 Gilles MIELOT

redac

Les nouveaux horaires CFF prévus à partir de décembre 2024 font toujours polémique. Genève apparait comme le laissé pour compte avec des miettes octroyés sur la liaison avec Annemasse. L’aéroport de Genève s’inquiète de perdre des passagers romands au profit de Zurich, hier plusieurs villes romandes dont Genève demandaient par communiqué aux CFF de revoir sa copie, mais les jeux semblent faits.

La deuxième ville de Suisse n’est pas une priorité pour les CFF. Allongement des temps de parcours, moins de fréquence avec le reste de la Suisse. Une pantalonnade que les CFF justifient par la nécessité de faire d’importants travaux pour éviter l’engorgement et assurer l’avenir. 10 ans durant lesquels Genève sera lésé pour assurer la ponctualité sur l’ensemble du réseau.

Les négociations avec Berne posent question. Pour Simone de Montmolin, conseillère nationale PLR, on paie 20 ans d'immobilisme et de sous investissement.

Hier, étonnamment, le canton de Genève ne s’en offusquait pas et affirmait : « Genève n’est ni mieux ni moins bien loti que les autres cantons. Compte tenu des enjeux et du rattrapage nécessaire des insuffisances passées en matière d’infrastructures, cette refonte de l'horaire était indispensable et les dégradations sur l'offre inévitables ».

Le président du Conseil d'Etat Mauro Poggia estime que le réseau ferré a favorisé la suisse alémanique. Les cantons romands doivent s'unir pour faire la différence.

Un mauvais signal à l’heure où on veut favoriser le rail. Genève n’a pas pesé très lourd dans les négociations. «La suisse romande doit faire entendre sa voix au niveau des cantons, on ne peut pas accepter cette situation» indique Lisa Mazzone, sénatrice Les Verts et membre de la commission des transports.

Sollicité, le ministre genevois en charge des transports, Serge Dal Busco qui quittera ses fonctions à la fin du mois n’était pas disponible pour donner son point de vue sur une question épineuse. Un dossier qui changera de mains avec la prochaine législature. La mobilité sera encore une fois piégeuse pour celle ou celui qui en aura la charge.