Genève prend des mesures d'urgence pour son secteur international

Les organisations internationales et les ONG qui gravitent autour sont gravement affectées par le tarissement de leur financement en provenance des États-Unis. Le gouvernement genevois lance un plan d'action pour soutenir un domaine qui pèse 36'500 emplois.

«Il faut savoir qu'à Genève, il y a près de 3 500 emplois dans des ONG qui sont aujourd'hui affectés par des baisses de financements totalement imprévisibles», scande la conseillère d'État Delphine Bachmann, responsable du département de l'économie et de l'emploi (DEE). Un projet de loi visant à venir temporairement en aide aux collaborateurs des ONG touchées va être transmis en urgence au Grand Conseil.

Il prévoit un soutien financier à fonds perdus de 10 millions de francs qui doit permettre à des personnes qui ne peuvent bénéficier du chômage partiel de néanmoins percevoir un salaire durant trois mois. Mais la solution a un caractère transitoire. «Genève fait ici sa part, mais c'est aussi un appel à ce que d'autres, à d'autres niveaux, fassent leur part, ajoute l’élue. L'arrêt des financements est immédiat. Aujourd'hui, en donnant trois mois, on donne aussi du temps en espérant évidemment que des financements reviennent.»

Des mesures à plus long terme sont aussi prévues en faveur des organisations internationales pour les accompagner à affronter les nouvelles réalités du monde. 

Le gouvernement genevois souhaiterait pouvoir organiser rapidement une grande conférence au bout du lac pour discuter de l'avenir du multilatéralisme. L'exécutif cultive aussi l'espoir que les contributeurs aux organisations internationales et aux ONG reviennent à de meilleures intentions d'ici à quelques mois. 

Un secteur menacé

Le secteur des activités internationales pèse d'un poids considérable à Genève. Le canton recense 40 organisations internationales (OI) sur son sol et 476 ONG. À ces entités s'ajoute le personnel des 183 États représentés par une mission permanente. Les dépenses des OI se montent à 4 milliards de francs.

Les États-Unis caracolent loin devant les autres pays en termes de soutien financier aux organisations internationales, avec une part de 25% du total. Washington verse aussi beaucoup d'argent aux ONG. Le changement de cap imposé par le nouveau président américain Donald Trump a donc fait l'effet d'un électrochoc dans le milieu.

Donald Trump et son équipe ont notamment décidé de se retirer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Conseil des droits de l'homme de l'ONU (CDH).

Le nouveau président s'est également attaqué au démantèlement de l'USAID, un organisme d'aide au développement créé dans les années soixante. L'agence était dotée d'un budget avoisinant les 50 milliards de dollars. Une partie de cet argent servait à financer de nombreuses ONG à travers le monde.