Grève à Cointrin, récit d'une journée noire
Des dizaines de vols annulés, des retards tout au long de la journée qui n’est pas terminée, la paralysie de l’aéroport ce matin entre 6h et 10h aura eu des répercussions sur l’ensemble des vols prévus pour cette première grosse journée de départ en vacances. Une galère qui pourrait bien continuer demain, puisque les employés ont voté pour la poursuite de la grève. Récit de cette matinée agitée. Reportage.
4h du matin, à l’heure où les premiers employés arrivent, seuls quelques passagers arrivent au compte-goutte. Devant un tableau des vols en rouge, l’espoir demeure.«Moi je vais à Munich et ensuite à Héraklion, mon vol est annulé pour l'instant, je ne sais pas ce qu'il va se passer» philosophe ce passager.
Pas de vol en revanche pour ces demoiselles qui devaient décoller à 6h05, aucuns mouvements entre 6h et 10h. Le personnel du contrôle sécurité est en partie en grève, et les opérateurs qui assurent le guidage des avions au sol a complètement débrayé.
L’aéroport retrouve un petit parfum de covid, mais la cause est toute autre. Les syndicats et les grèvistes campent devant le hall des départs. Les passagers qui ont des vols maintenus après 10h sont venus à l’avance, ils sont filtrés pour éviter l’engorgement.
Une valise abandonnée entraine l’évacuation des passagers vers 7h, émotion de courte durée, l’étourdi est venu récupérer son bagage.
Des passagers résolus et calmes tentent d’obtenir des informations auprès de compagnies, chez Swiss, c’est le directeur qui s’y colle. «C'est un effet domino, les retards et annulations auront des conséquences toute la journée et demain matin» indique Romain Vetter directeur de Swiss pour la Suisse romande.
Les politiques vaudois sont venus en voisin soutenir la cause et répondre au silence de leurs homologues genevois. Pour le conseilelr national PS Pierre-Yves Maillard le Conseil d'Etat doit régler les crises.
Le flot des passagers augmente tout au long de la matinée. Dehors les syndicats obtiennent un rendez-vous avec le directeur de l’aéroport, un peu tendu.
Une entrevue d’une quinzaine de minutes, le directeur vient lui-même annoncer ses propositions.
Arguments refusés par les grévistes, le mouvement continue, dès 10h, les vols reprennent, timidement, l’aérogare se remplit, les files d’attente s’allongent. Cette première grève en 104 ans d’histoire laissera des traces.