Grève d'une partie du personnel enseignant genevois
Une partie des enseignants et des éducateurs spécialisés ont fait grève mardi à Genève. En cause: la modification de la prise en compte de leur temps de travail. Selon eux, ce changement donne au DIP plus de latitude pour alourdir la charge de travail du personnel.
La grève a été suivie par 350 enseignants du primaire et une centaine d'éducateurs spécialisés de l'Office médico-pédagogique (OMP). Selon les établissements, près de la moitié des enseignants du secondaire I et II y ont aussi pris part.
La journée s'est terminée par une manifestation qui a rassemblé environ 1500 personnes. Parti de la place Neuve, le cortège a traversé les Rues Basses avant de monter dans la Vieille-Ville pour arriver à la promenade de la Treille. Les manifestants ont bruyamment sifflé et hué sous les fenêtres du Département de l'instruction publique (DIP).
Les syndicats et organisations professionnelles déplorent l'imposition, par le DIP, d'une logique comptable dans sa nouvelle directive sur le temps de travail du personnel enseignant. Ils estiment que le temps de travail va nécessairement augmenter, dénaturant ainsi le sens de la profession.
«Cela fait deux ans qu'on n'est pas entendu»
A l'école primaire, le changement du règlement exclut, par exemple, des tâches éducatives du temps d'enseignement. Les syndicats dénoncent également un système de calcul qui repose «sur des estimations artificielles qui ne reflètent ni la diversité ni la complexité des tâches réelles».
Les éducateurs de l'OMP déplorent une augmentation du temps de présence avec les élèves qui peut aller jusqu'à 32 heures, contre un maximum de 28 heures hebdomadaires actuellement sur les 46,5 heures à temps plein. Une hausse qui se fera au détriment de la préparation, de l'analyse ou encore du temps avec les parents des enfants à besoins spécifiques, critiquent-ils.
Les manifestants dénoncent aussi le passage en force de la cheffe du DIP Anne Hiltpold, en charge du DIP. «Cela fait deux ans qu'on n'est pas entendu. De nos conditions de travail dépend la qualité de l'école publique», a relevé Francesca Marchesini, présidente de la Société pédagogique genevoise. «Nous exigeons une véritable négociation sur le temps de travail», a déclaré Waël Almoman, de l'Union du corps enseignant secondaire genevois.
Le DIP s'inscrit en faux contre cette interprétation de la réforme. Selon lui, aucune augmentation de la charge de travail ne sera exigée. La quantité de périodes d'enseignement et le nombre d'heures de travail dues annuellement par les enseignants resteront inchangés, affirme-t-il.