Grève des enseignants du CO: deux camps s'opposent
Débat autour de la grève des enseignants du Cycle d’orientation (CO) qui a démarré ce lundi. Le dialogue entre professeurs et le DIP semble faire du surplace. La mobilisation, elle, prévoit de continuer. Notre débat.
«La mobilisation continue, on n’a pas été entendu, aucune proposition de rencontre», explique le Michaël Savoy, figure de proue du mouvement de contestation, à la tête du syndicat des enseignants (FAMCO). Face à lui, le député Pierre Nicollier (PLR) membre de la commission d’enseignement au Grand Conseil dénonce une «prise d’otage des jeunes, de leurs notes et de leurs parents». L'opposition est marquée.
Un unique point commun entre les deux camps: la nécessité de se mettre autour d’une table et discuter. À ce propos, Michaël Savoy déplore l’absence de proposition de rencontre par la conseillère d’Etat en charge du DIP Anne Hiltpold: «On entend une conseillère d’Etat prête à discuter mais on ne voit pas grand chose arriver».
Divergences marquées
De son côté, Pierre Nicollier voit en cette mobilisation une grève démesurée et se demande à quoi sert le mouvement. «Le Conseil d’Etat a préparé un programme de législature, avec un plan financier quadriennal. L’objectif est d’amener une réforme du Cycle d’orientation. Il faudra des moyens et une piste c’est d’augmenter le temps d’enseignement», rappelle le député.
Le PLR s'interroge les conditions pour discuter de la problématique. La FAMCO ne souhaite pas avoir «d'épée de Damoclès» sur la tête pour entamer des négociations. Or, Pierre Nicollier précise que le plan financier étant déjà accepté, il est administrativement impossible d'enlever la mesure formulée par le DIP et prévue pour 2027.
Deux heures d'enseignements supplémentaires
Le nombre de leçons hebdomadaires varie selon les cantons. En Suisse romande, Genève est le canton le «moins chargé» en heures oscillant entre 20 et 24 périodes, contre 30 heures maximales à Neuchâtel. L'ajout de deux heures de plus ne seraient-il pas «normal»? «Il faut aller plus loin dans la comparaison», justifie Michaël Savoy qui pointe du doigt les différences dans le cahier des charges des enseignants dans les cantons. «Finalement, fixer cette mesure de deux heures en moins permet d'avoir un objectif et de travailler ensemble derrière cet objectif», estime Pierre Nicollier.