Genève

Harcèlement à l'école, est-on sur la bonne voie?

04.11.2021 18h36 Delphine Palma

harcèlement

1 à 2 élèves par classe seraient victimes de harcèlement à l’école.  En 2019, un rapport avait pointé d'importantes lacunes dans les écoles genevoises- Ou en est-on aujourd'hui? Notre sujet à l'occasion de la journée mondiale contre le harcèlement à l'école. 

 

Lorraine est maman de trois enfants âgés de 9 à 13 ans. Depuis son installation à Genève, il y a 2 ans et demi, elle s’est aperçu que 2 de ses enfants, dont son ainé, faisait l’objet de harcèlement à l’école. « Chaque fois qu’il se rapprochait d’un groupe d’élèves avec qui il voulait jouer, ceux-ci partaient en courant. Au cycle, il n’avait pas de téléphone portable, ce qui a été source de moquerie tout au long de l’année. Pour moi, le focus doit changer et se mettre sur la personne qui embête. C'est elle surtout qui a besoin d'aide.»


Plan d'action genevois depuis 2016


Le DIP a lancé en 2016 un plan d’action pour lutter contre le harcèlement à l’école avec comme premier objectif la formation du personnel encadrant. Il y a 2 ans, un rapport de la Cour des comptes dressait un bilan très mitigé de ce plan du DIP, pointant du doigt une grande disparité entre les écoles. 

Aujourd’hui selon les chiffres du département, 98 % des écoles, du primaire au secondaire II, auront reçu une formation d’ici la fin 2021. Et dans 2/3 des établissements, une cellule de prévention dédiée a été créé. 
Le département est aussi en train de déployer une technique d’entretien destinée aux auteurs et aux témoins de harcèlement, la TEPP pour technique d'entretien de préoccupation partagé. Il permet de mettre l'accent sur la responsabilité de l'auteur ou des auteurs. 

Pour la conseillère d’Etat, la lutte contre le harcèlement à l'école est sur la bonne voie. « Nous essayons de mettre toutes les chances de notre côté, mais c'est clair qu'il peut y avoir des situations qui passent entre les gouttes. » 


Ne jamais laisser faire 


Pour la doctoresse Dayer, spécialiste des questions de harcèlement, la réponse passe par des plans d’action précis, mais aussi par des référents clairement identifiés, ce qui manque à Genève. 

Mais surtout, selon elle, l’essentiel est de ne jamais laisser faire.  « Quand les adultes ne bougent pas, cela veut dire pour les élèves que les violences seraient ok. Mon message, c’est de continuer à agir clairement face aux violences. En faisant ainsi, on donne un message de lutte contre les violences et on permet aux élèves de s’outiller quand ils se retrouvent entre eux. » 


À Genève, le département de l’instruction publique ne connaît pas le nombre exact de situations de harcèlement ou de cyber-harcèlement. Des travaux sont en cours pour mieux évaluer ce phénomène. Selon des études de 2013, 5 à 10 % des élèves seraient victimes de harcèlement à l’école.