Genève

Harcèlement de rue: la police carougeoise sensibilise

17.06.2024 08h03 Julie Zaugg

carouge

Depuis le début du mois, la ville de Carouge a rejoint le dispositif pour lutter contre le harcèlement de rue. Ce via l’application gratuite Genève en poche. Deux jours de campagne de prévention ont été organisés par la police municipale. 

Ce samedi, sur la place du marché de Carouge, la police municipale mène une action de sensibilisation. «On distribue ces petites cartes avec un QR Code menant à l'application. Et on discute avec les gens, tout simplement», explique la Sergente Lauréna Meyer, de la police municipale de Carouge. Cette application, c’est Genève en Poche, avec sa fonction d’alerte «Harcèlement de rue». Témoin ou victime peuvent depuis 2022 dénoncer ces comportements en Ville de Genève. Lancy, Meyrin et Vernier ont ensuite suivi le mouvement et depuis le mois de juin 2024, c’est au tour de Carouge de proposer cette option.  

Le signalement peut être anonyme ou pas et, sur demande, des policiers formés peuvent recontacter les personnes pour offrir un accompagnement adapté. Une nouvelle bienvenue pour l'une des commerçantes interrogée: «J'ai parfois été embêtée dans la rue ou à des arrêts de bus et c'est vrai que c'est bien de savoir que l'on peut signaler cela, pour éviter que ça arrive à d'autres jeunes femmes», dit-elle. 

Des femmes mais aussi des hommes ou des plus jeunes. Le message de la police vise tous les citoyens et citoyennes. Deux jours de campagne ont été consacrés pour dire « Stop» au harcèlement de rue. Les cas peuvent être signalés de manière précise via l’application mobile pour cibler au mieux le lieu voire identifier l’auteur des faits si son signalement revient régulièrement.

Un outil pour signaler les cas

«Parce qu'on dit toujours "Genève, c'est calme, c'est tranquille..." ou même Carouge, mais pas forcément ! Ma fille en a été victime récemment, elle a été bien choquée. Il ne faut pas laisser passer» nous confie une maman. «C'est une question d'éducation, il ne faut pas que cela se produise» assure un homme. Une dame renchérit: «c'est quand même bien de savoir où s'adresser!». 

Car pour Lauréna Meyer, c’est là que le bas blesse: on hésite à dénoncer ce phénomène. Pourtant les chiffres sont éloquents. «En 2023, 70% des femmes âgées de 15 à 34 ans ont déjà été victimes de ce phénomène dans le centre de Carouge. Et lorsque l'on fait des statistiques sur la périphérie de la commune, les chiffres sont aussi importants», expose la Sergente. 

Depuis sa mise en service au début du mois, une poignée de cas a déjà été signalé à Carouge. La police rappelle qu’il faut évidemment composer le 117 en cas d’urgence ou d’agression en cours.