Harcèlement sexuel au travail: les jeunes en premier emploi plus touchés
Il toucherait un tiers des salariés au cours de leur carrière. Le harcèlement sexuel au travail concerne particulièrement les jeunes et les personnes en formation professionnelle, selon une enquête de la Confédération.
Action Innocence et la plateforme ciao.ch lancent une campagne d’information auprès des 14-18 ans.
«Il se penche au-dessus de moi, me fait des commentaires sur mes habits, sur mon physique...»
Action innocence et ciao.ch lancent un nouveau volet de leur campagne sur le harcèlement concernant les jeunes. Le thème : le harcèlement sexuel au travail « Des commentaires sur le physique, la manière de s’habiller, des regards insistants. Cela peut se présenter sous différentes formes » précise Catherine Brand, chargée de projets pour action innocence. « Il est donc parfois difficile de l’identifier, surtout pour un jeune qui découvre le monde du travail. »
Première expérience professionnelle
Cette campagne de prévention autour du harcèlement sexuel au travail ne vient pas de nulle part. Une étude fédérale de décembre 2024 révèle qu’un tiers des salariés suisses ont été confrontés au harcèlement sexuel au travail, pendant leur carrière. Sans surprise, les femmes sont plus concernées que les hommes. (44 % vs 17 %). Les jeunes en formation, en stage ou apprentissage sont encore plus touchés. 1 jeune femme sur 3 en formation indique avoir subi une forme de harcèlement sexuel au travail au cours des 12 derniers mois.
Etude fédérale
Tous les secteurs d’apprentissage sont touchés selon cette étude, mais plus particulièrement ceux en contact avec de la clientèle : hôtellerie-restauration, secteur bancaire, soins à la personne.« Ces jeunes sont plus vulnérables. Ils ont moins d’expérience et ne savent pas forcément à qui s’adresser », analyse la spécialiste d'action innocence. « Comme c’est leur première expérience professionnelle, ils ont peur de perdre leur emploi».
Le harcèlement sexuel touche aussi les jeunes dans le cadre scolaire. Dans une récente étude auprès des élèves de la HES-So, 58 % des étudiantes et 36 % des étudiants indiquent avoir subi du harcèlement sexuel au cours de l’année écoulée.