Hausse des prix de l’électricité : «c’est un double coup de massue»
Les prix de l’électricité vont augmenter de 18 % dès janvier, nous ont annoncé hier les Services Industriels de Genève. Alors que l’impact sur la bourse des ménages devrait être limité, qu’en est-il des gros consommateurs de courant que sont les entreprises? Le boulanger-pâtissier Oberson parle d’un double coup de massue pour évoquer les hausses successives des tarifs.
Une augmentation de 18 % des prix de l’électricité. C’est la mauvaise nouvelle que le patron des Services Industriels de Genève (SIG) a cherché à pondérer hier soir sur le plateau du téléjournal. «C’est six francs de plus pour un trois pièces, neuf francs pour un cinq pièces, alors qu’il s’agit d’un produit majeur», estime Christian Brunier.
Une facture qui augmente de 40% en deux ans
Les particuliers s’en sortent bien, selon Christian Brunier. Mais qu’en est-il des entreprises, les gros consommateurs d’électricité qui atteignent les 100 000 kWh de courant consommé par an? Le boulanger-pâtissier Oberson SA entre dans cette catégorie avec ses quatre magasins et ses 55 employés.
En 2023, l’entreprise a vu ses dépenses liées à l’électricité augmenter de 25 %, soit 7'000 francs de plus. L’année prochaine, ce sera une hausse de 18 %. Une nouvelle douloureuse qui fait particulièrement mal. «C’est le double coup de massue, d’autant que nous avons déjà répercuté une augmentation de 10 % sur les tarifs, donc l’année prochaine, toute hausse des prix sera impossible. Il va falloir encore courber le dos pour absorber en interne cette augmentation. Cela va diminuer notre capacité d’investissement», raconte, dépité, Stéphane Oberson, le patron de l’entreprise.
Sous la Coupole, le sujet nourrit le débat. Selon Christian Dandrès, compte tenu de la dure réalité du marché, les SIG devraient changer de cap: «Ils doivent aujourd’hui acheter une partie de l’électricité sur le marché libre en Europe où sévit la spéculation: ce sont en fait les prix du gaz qui déterminent le prix du kWh et donc un certain nombre d’entreprises font du bénéfice sur les ménages européens et, en l’occurrence, les ménages genevois. Nous devons travailler sur cela pour amener les SIG à fournir de l’électricité sans passer par ces marchés», propose le conseiller national socialiste, Christian Dandrès.
Selon le patron des SIG, les entreprises et les particuliers peuvent s’estimer heureux. Les hausses des prix de l’électricité au bout du lac sont, après Zurich, les moins importantes de Suisse.