Hausses de loyers, l'Asloca appelle les locataires à les contester
Logement: le taux hypothécaire de référence a encore augmenté le 1er décembre. En conséquence, des augmentations de loyer vont suivre, prévient l’Asloca. Qui sont les locataires concernés ? Quels sont les bailleurs les plus prompts à imposer ces hausses ? L’Asloca appelle les locataires à les contester.
Selon le président de l’Asloca, Alberto Velasco, la situation des locataires genevois est «dramatique». Après une première augmentation du taux hypothécaire de référence en juin dernier, une seconde hausse a été prononcée début décembre pour atteindre 1,75%. Une augmentation d’un quart de point qui peut entraîner des hausses de loyers pouvant atteindre 8%, selon les juristes de l’Asloca. «Cette hausse de loyer peut concerner tout locataire qui a conclu son bail après juin 2017, moment où le taux hypothécaire de référence était à 1,5% ou toute personne qui aurait obtenu une baisse de loyer au taux de 1,25 ou 1,5%. Selon l’Office fédéral de la statistique ainsi qu’une étude de la Raiffeisen, cette hausse pourrait toucher jusqu’à trois quarts des locataires en Suisse», analyse Caroline Renold, juriste à l’Asloca.
95% des bailleurs qui imposent ces majorations de loyers sont des institutionnels
Selon l’Asloca, 95% des bailleurs les plus prompts à imposer ces majorations de loyers sont des entités institutionnelles. Selon l’association de défense des locataires, ces hausses de loyers sont souvent abusives, estiment les juristes : «Au mois de juin, Swisslife a annoncé 30 000 hausses en Suisse. Ces institutionnels n’ont pas emprunté de l’argent pour acheter un immeuble. En revanche, maintenant, ils se permettent d’augmenter les loyers par rapport à ce taux de référence alors qu’ils n’ont aucun coût supplémentaire. Ce n’est que du bénéfice», s’insurge Raffaella Willig.
L’Asloca invite les locataires à contester les hausses de loyers
L’Asloca invite les locataires concernés à contester cette hausse de loyer devant la commission de conciliation des baux et loyers dans un délai de 30 jours. Dans plus de 30% des cas, ces majorations sont retirées. «C’est facile, gratuit car il n'y a pas de frais pour saisir la commission de conciliation et il n’y a aucun risque si ce n’est un retrait de l’augmentation du loyer ou un abattement sur la hausse initiale», explique Pierre Stastny, juriste de l’association.
De son côté, la Chambre genevoise immobilière conteste dans un communiqué de presse «l’ampleur de ces hausses sur les locataires». Elle estime que le pourcentage d’entre eux susceptibles de devoir subir une hausse de loyer est relativement faible. Car un grand nombre de bailleurs renonceront à augmenter les loyers puisqu’ils correspondent déjà aux prix du marché.