Genève

Hélicoptères vers les stations: comment Genève est devenue la porte des Alpes

30.03.2023 18h00 Delphine Palma

helico

Courchevel, Megève ou Gstaad en seulement quelques minutes de trajet. Les voyages en hélicoptère pour les Alpes représentent plus de 350 décollages cet hiver depuis Genève-Aéroport. Au-delà de l’impact écologique, nous avons voulu savoir comment est géré ce trafic et à qui il est destiné.

À bord de cet hélicoptère, 2 passagers, que nous n’avons pas eu l’autorisation de filmer, s’apprêtent à décoller de Genève pour Val d’Isère. Temps de vol : 35 minutes au lieu des 2h40 prévues par la route. Le tout pour 2600 CHF l’aller simple.

Couchevel et clientèle internationale 

Ce type de transfert n’est pas nouveau. En 2018 Genève- Aéroport enregistrait 345 départs pour les Alpes en hélicoptère. Cette saison, les chiffres sont en legère hausse : environ 350 décollages pour l’instant.

Top 5 des destinations depuis Genève-aéroport
1. Courchevel 
2. Gstaad/Saanen
3. Megève
4. Sion
5. Meribel 

La principale compagnie privée autorisée à exercer sur la plateforme de Genève-Aéroport s’appelle Swiftcopters. Courchevel est sa destination phare. Suivi de Gstaad et Megève. Des destinations chics pour une clientèle exclusivement internationale, en pleine mutation en raison de la situation géopolitique. « L’équilibre se fait », réagit Jean-Albert Grange de Swiftcopers. « On va chercher de nouveaux clients en Amérique latine, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient essentiellement. Ceci compense la perte de clients sur les pays de l’Est. »

Gestion complexe

C’est skyguide qui supervise les hélicoptères autour et sur l’aéroport. Sur l’héliport, un engin est prêt à décoller. Mais pour se rendre vers les Alpes, il y a une particularité : il faut obligatoirement survoler la piste où les avions de ligne se posent et décollent en permanence.

Les jours de forte affluence, les week-ends par exemple, la gestion peut être assez complexe. « Ces jours-là, la piste est utilisée quasiment à 100% » explique Pascal Hochstrasser, chef de la tour de contrôle. « Rajouter des hélicoptères, cela amène de la complexité pour le contrôleur aérien. Généralement, nous favorisons les avions de ligne et faisons attendre les hélicoptères. »

10 x plus de Co2 qu'en voiture 

Après avoir survolé la piste, les hélicoptères empruntent généralement la route passant par Palexpo, l’ONU, le Port Noir, puis la région de Chêne-Bougerie/Thônex. Cout écologique d’un Genève-Courchevel: 10x plus en émission de co2 qu'un trajet en voiture.

Face à la question écologique, la compagnie rétorque que le carburant vert est en plein développement. Et surtout, que le transfert de passagers ne représente que 10 % de son activité. « La partie secours est la partie primordiale du groupe. Il faut former ce staff et la partie Charter nous aide. Si aujourd’hui, nous n’avions pas le volet charter, nous serions limités en termes d’activité de secours. »

Dès le printemps et la fermeture des pistes, le nombre de transferts en hélicoptère se réduit drastiquement. Mais les critiques sur les nuisances du transport aérien demeurent. Un recours au tribunal administratif fédéral a été déposé récemment contre le développement de la plateforme aéroportuaire prévu à l’horizon 2030.