Genève

Héloïse Candolfi est la nouvelle directrice d'AgriGenève

05.04.2024 16h25 Gilles MIELOT

redac

La nouvelle directrice d’AgriGenève, Héloïse Candolfi, a pris ses fonctions début avril. Elle succède à François Erard qui a occupé le poste durant 22 ans. La jeune femme passée par Pro Natura et l’Office cantonal de la nature et de l’agriculture aura la lourde tâche de défendre les intérêts d’un monde paysan en crise. Un défi que la jeune femme se réjouit de relever. Rencontre dans les champs.

Toujours attirée par le monde paysan depuis l’enfance, passée par Pro Natura qu’elle a quittée pour divergence de vue et l’Office cantonal de la nature et de l’agriculture, Héloïse Candolfi est désormais à la tête de la faitière agricole genevoise. «AgriGenève a mandaté un chasseur de tête, ils m'ont contacté, j'avais déjà vu l'offre, j'étais intéressée» précise t-elle. 

Choisie à l’unanimité du comité moins une voix parmi près de 80 candidats, la nouvelle directrice qui vient de prendre ses fonctions début avril mesure l’ampleur de la tâche. «Les ordonnances fédérales changent chaque année, si on cumule tous les papiers, on a une pile de 40 cms de haut, il faut simplifier tout cela, et faciliter le travail de nos producteurs».

Ne pas opposer écologie et agriculture

Un monde agricole en crise, inquiet pour son avenir qui s’est mobilisé et qui espère avoir été entendu à Berne, la prochaine votation sur la biodiversité donnera déjà un signal. «On parle d'autonomie alimentaire, mais si on met la moitié de la Suisse rurale sous cloche pour la biodiversité, la production ne peut plus se faire, et ce n'est pas comme cela qu'on atteindra cet objectif». 

Il faudra aussi calmer les quelques dissensions perçues lors des manifestations agricoles, comme les divergences de vue entre Uniterre et AgriGenève. «Le grand défi ce sera d'apporter une cohésion au sein de la profession».

Lutter contre le dictat des géants de la distribution

Autre défi les marges de la grande distribution, et le pouvoir entre les mains du consommateur. «Il y aura toujours des personnes qui exigent beaucoup et qui ne font pas l'effort d'acheter local, et des personnes qui feront cet effort malgré des revenus plus modestes parce qu'ils savent quel est la valeur des produits locaux». 

Défendre le local, cela commence par soi-même dans une charité bien ordonnée, et un cépage préféré. Sur ses goûts et préférences, Héloïse Candolfi aime le Chasselas, aime aller faire ses courses chez le producteur, et adore le cardon épineux argenté de Plainpalais, son légume préféré. 

Tout un symbole dans un contexte tendu et là aussi épineux.