Hugues Gall, directeur emblématique du Grand Théâtre est décédé

Il a fait rayonner l’opéra et le ballet partout où il est passé. Hugues Gall, directeur du Grand Théâtre puis de l’Opéra de Paris est décédé à l’âge de 84 ans. Pendant 15 ans sous sa direction, la scène de la place Neuve a brillé dans toute l’Europe. Sa disparition suscite une multitude d’hommages.

Le Grand Théâtre de Genève se réveille ce lundi orphelin. Son plus illustre directeur, Hugues Gall,  84 ans, s’en est allé dans la nuit de vendredi à samedi. Entre 1980 et 1995, l’homme a marqué de son empreinte et de sa vision la scène de la place Neuve.

Opéra à guichet fermé

À commencer par sa toute première en septembre 1980. Don Giovanni de Mozart, mis en scène par un certain Maurice Béjart. Un immense succès, «un coup» comme il en était habitué. «Il savait dosé les facteurs d’excitation», analyse Jean-Jacques Roth, spécialiste de l’opéra et ancien rédacteur en chef au journal Le Temps. Il proposait soit «un chanteur attendu, un opéra très aimé ou un metteur en scène très curieux. Ce cocktail, cet art du mix sur chaque oeuvre faisait qu’on se disait qu’il allait se passer quelque chose.» Conséquence, les abonements s'arrachaient et les spectacles se jouaient à guichet fermé, particulièrement les premières années.

«Ce n’était pas juste des coups. C’était porté par un véritable sens artistique.» Jean-Jacques Roth

Cet âge d’or de l’opéra, Alain Perroux, futur directeur de l’institution lyrique genevoise dès 2026, l’a connu adolescent, en tant que spectateur. L’actuel directeur de l’Opéra national du Rhin de Strasbourg, a toujours vu en Hugues Gall un modèle. «Passionné par son métier et très exigeant, il avait un fort tempérament. C’est lui qui venait devant le rideau annoncer par exemple l’absence d’un chanteur. Il incarnait vraiment l’institution.  Son sens du service public m’a marqué et ma servi de modèle, il en parlait toujours.» 

Opéra de Paris

Le Grand Théâtre rend hommage ce lundi à un «exceptionnel directeur». L’Opéra de Paris, dirgé par Hughes Gall entre 1995 et 2004, salue une personnalité majeure de la musique. Sous sa direction, les deux opéras parisiens, Bastille et Garnier, sont entrés dans l’élite mondiale. 

Hugues Gall était Commandeur de la Légion d’honneur et des arts et lettres. Il est une des très rares personnalités, aux cotés de Ferdinand Hodler ou d’Ernest Ansermet a avoir reçu la bourgeoisie d’honneur de Genève.