Genève

Il n’y a jamais eu autant de traces de cocaïne dans les eaux usées genevoises

28.03.2024 16h13 Martin Esposito, Vincent Ulrich

Genève rade Genève rade

L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a analysé la concentration de résidus de drogues dans les eaux usées de 88 villes. Genève est dans le top 10 des villes européennes les plus consommatrices de cocaïne.

En onze ans, la proportion de traces de cocaïnes dans les eaux usées a été multipliée par 2,38 à Genève. C’est ce que révèle l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) dans sa dernière étude publiée le 20 mars. La ville du bout du lac est la deuxième plus grande consommatrice de poudre blanche de Suisse. 

Cette étude annuelle existe depuis 2011. Pour arriver à ces chiffres, les chercheurs tentent d'abord d'identifier et de quantifier les résidus de drogues, puis de recalculer la quantité «de drogues illicites consommées par la population desservie». Les échantillons d'eaux usées non traitées sont collectés dans les égouts, puis analysés. De nombreux ajustements sont faits, pour arriver à une échelle en mg par jour pour 1'000 habitants.

Zurich reste la première ville suisse consommatrice de cocaïne

En 2012, le taux relevé de cocaïne dans les eaux usées genevoises était de 341 mg de substance par jour pour 1’000 habitants. En 2023, ce taux monte à 812 mg. Si Zurich reste la plus grande consommatrice suisse avec plus de 1’000 mg, les taux relevés l’an passé à Genève sont inédits. Pour trouver des chiffres proches, il faut revenir en 2017, avec un taux de 794 mg.

Fait amusant, mais peu surprenant: le samedi, le dimanche et le vendredi sont les trois jours avec le plus de consommation. À l’inverse, le lundi et le mardi sont les jours «les plus calmes», avec des taux cependant proches de 750 mg. 

«Les villes de Suisse affichent des niveaux d'utilisation similaires à ceux des villes d'Europe où les charges sont les plus élevées», complètent les auteurs. De même, 49 villes étudiées dans l’étude montrent une hausse des résidus de cocaïne dans leurs eaux usées.

La consommation de cannabis en baisse

À l’inverse, si Genève reste la première ville consommatrice de cannabis en Suisse et la huitième d’Europe, les Genevois fument moins. Le taux est passé de 217 mg en 2019 à 150 mg en 2023. Cette fois, c’est le lundi le jour avec le plus haut taux relevé. 

Pour la première fois, le taux de kétamine à Genève a été étudié. S’établissant à 22 mg, il propulse  Genève à la 13e place au classement européen. C’est cependant deux fois moins que Zurich et très loin de Bristol, première ville consommatrice d’Europe avec presque 150 mg.

Quant à la MDMA, Genève est également dans le top 20 des villes européennes, en légère hausse par rapport à 2022 avec 33 mg. Enfin, amphétamines et méthamphétamines intéressent moins les Genevois. La ville du bout du lac ne figure pas dans le top 20 européen pour ces deux drogues. Les taux relevés ici sont relativement stables et se situent dessous des 20 mg.