Genève

«Il y a une hypocrisie à prétendre faire le bien au travers de l’IA»

10.07.2025 18h10 Lucie Hainaut

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Le sommet AI for Good se tient à Palexpo jusqu’à vendredi. Mais des collectifs dénoncent la présence à cette conférence d’entreprises qui fournissent des technologies à l’armée israélienne.

Mardi, 150 personnes se sont réunies sur la Place des Nations. Elles ont montré leur désapprobation face à la tenue du sommet AI for Good à Genève. 

«Non pas que nous soyons contre la tenue d’un sommet, mais il y a une hypocrisie à prétendre faire le bien au travers de l’intelligence artificielle, en invitant comme partenaires principaux des sociétés telles que Google et Amazon, qui sont occupées à fournir des services de cloud dans le cadre du génocide qui se passe actuellement à Gaza» martèle Jamal Al-Amine, membre du collectif BDS-Genève. 

Une enquête menée par des médias israéliens révélait que Tsahal utilise l’intelligence artificielle pour ses frappes: «Il y a des articles dans la presse qui démontrent que les produits fournis par Google et Amazon sont de plus en plus utilisés par l’armée israélienne dans des opérations militaires et de surveillance. Tsahal elle-même a dit à quel point Google cloud et Amazon cloud l’aident dans sa guerre actuelle contre Gaza» déplore Vikram Subramanian, ex-employé de Google et membre du collectif No tech for Apartheid.

«Le but du sommet est d’avoir toutes les parties prenantes»

Le sommet IA for good est organisé par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Pour l’organisation, il est crucial de rassembler tous les acteurs autour de la table: «Le but du sommet est d’avoir toutes les parties prenantes dans la discussion sur l’IA. Nous avons une conversation sur la gouvernance de l’IA donc le but c’est d’identifier toutes les solutions qui peuvent nous permettre de résoudre les grands problèmes du monde tels quel l’éducation, l’écologie, l’agriculture etc.» souligne Bilel Jamoussi, directeur adjoint de normalisation à l’UIT.

Il rappelle que comme toutes les agences onusiennes, l’UIT n’a pas de pouvoir contraignant sur ses membres: «Toutes les technologies même la cybersécurité, internet, peuvent avoir de bonnes ou de mauvaises applications. On ne peut pas contrôler les pays et les acteurs dans leur utilisation de la technologie» ajoute le directeur adjoint à l’UIT.

En plus de la manifestation, des militants ont perturbé le discours inaugural du secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires étrangères.