Imposition sur l'outil de travail: les arguments des partisans et opposants
Le 22 septembre, les Genevois se rendrons aux urnes pour les votations. Parmi les objets cantonaux, la question de la révision de la loi sur l’imposition des personnes physiques (LIPP). Partisans et opposants présentaient aujourd’hui leurs arguments respectifs.
Camion, outils du quotidien, matériels de stock, containers… tant de biens immobilisés, taxés annuellement. Et jusqu’à 10 fois plus à Genève que dans les autres cantons. Un cadre fiscal jugé défavorable pour les acteurs économiques et notamment les PME.
Initialement prévue au 1er janvier 2025, la révision de l’imposition des personnes physiques sera soumise au vote. Aussi appelée loi sur l’imposition de l’outil de travail, il s’agit de réduire la double imposition du capital de l’entreprise et celle de la fortune des entrepreneurs et entrepreneuses propriétaires de leur entreprises. Un allègement estimé à 30 millions de francs, à répartir entre plus de 4'200 contribuables. Mais à Gauche, on dénonce une initiative trompeuse et précipitée.
« L'enfumage c'est le fait de tromper la population sur les bénéficiaires du projet. On veut nous faire croire que les petits artisans sont concernés par cette baisse fiscale, mais ils ne gagneront que quelques dizaines de centimes par jour! Et le gros de la somme, 12 millions, sera redistribuée à seulement 23 gros entrepreneurs», expose le Vert Julien Nicolet-dit-Felix.
Répartition proportionnelle
Ces 23 entrepreneurs sont ceux dont la valeur de la société dépasse 30 millions. Ils toucheraient alors un demi-million via cette baisse d’impôt. Pour les petites entreprises et artisans, la baisse dégringole jusu'à atteindre au minimum une centaine de francs. «Dérisoire» pour la Gauche et les syndicats. «Mieux que rien» pour la Droite et la cheffe d’entreprise Isabelle Harsh. «Chaque entreprise sera gagnante. Même si les montants seront moins importants que pour ces quelques entrepreneurs très favorisés, on le sera tous proportionnellement. C'est l'ensemble du tissus des PME qui va y gagner», détaille-t-elle.
La révision cette loi coûterait environ 30millions de francs par an: 5millions de francs de moins pour les communes et 25 millions pour le canton. Une somme dont Genève pourrait se passer selon Isabelle Harsh: «Ces trois dernières années, il y a eu des années record avec des milliards de gagnés, donc je pense que l'Etat peut se le permettre. D'autant qu'il y aura probablement un bénéfice pour celui-ci, en ramenant des entrepreneurs qui s'étaient exilés, peut-être, dans le canton de Vaud!» estime la cheffe d'entreprise.
Genève, canton le plus gourmand
Aujourd’hui le canton de Genève est le plus gourmand avec un taux d’imposition sur la fortune de 1%. La droite estime qu’un abaissement pour s’aligner sur les pratiques des cantons voisins serait bénéfique au tissu économique genevois. Balivernes pour la gauche.
«Il n'y a pas de volonté d'uniformiser mais d'attiser la concurrence fiscale» nuance Julien Nicolet-dit-Felix, «Chaque canton a sa structure fiscale. À Genève il y a certains impôts moins favorables, d'autres nettement plus. En faisant l'addition, on voit que les entreprises ont des conditions tout à fait favorables. Il n'y a pas d'exode des entreprises vers les autres cantons romands, ce serait plutôt l'inverse» estime-t-il.
Verdict dans les urnes dimanche 22 septembre.