Genève

Inquiétude autour du renvoi d'une victime de traite d'êtres humains

11.03.2022 13h10

Inquiétude autour du renvoi d'une victime de traite d'êtres humains

Solidarité Tattes se mobilise régulièrement contre des renvois de requérants. L'association s'inquiète pour une Erythréenne victime de traite d'êtres humains qui doit être expulsée vendredi 18 mars (image d'illustration).

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

A Genève, les associations de défense des migrants sont inquiètes au sujet du renvoi annoncé d'une Erythréenne victime de traite d'êtres humains. Cette femme de 50 ans, qui a déposé une demande d'asile en Suisse, doit être expulsée vers la France vendredi prochain, conformément aux accords de Dublin.

Après avoir fui l'Erythrée en 2007 pour des raisons politiques, elle s'est rendue au Liban où elle a été captive d'une riche famille qui l'a exploitée pendant près de dix ans, expliquent vendredi Solidarité Tattes et le Centre social protestant (CSP) dans un communiqué. Victime d'insultes et de violences, elle n'avait pas le droit de sortir et recevait un salaire de misère pour son travail.

En 2018, ses employeurs l'ont emmenée dans leur maison de vacances en France. Elle a alors trouvé le courage de s'enfuir pour rejoindre son frère qui vit en Suisse au bénéfice d'un permis B. La Suisse l'a reconnue comme 'potentielle' victime de traite d'êtres humains. 'Pourtant elle a reçu une décision de renvoi Dublin vers la France', relèvent les associations.

Elles estiment que dans ce cas, la Suisse devrait respecter la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite d'être humains qu'elle a ratifiée en 2013. Ce traité met la protection des victimes au premier plan. 'Les autorités genevoises optent pour la ligne dure en appliquant la décision fédérale du renvoi', déplore Juliette Fioretta, membre de Solidarité Tattes.

Le renvoi est organisé pour vendredi prochain. En attendant, l'état de santé de cette femme est très inquiétant, selon les associations. En France, elle serait livrée à elle-même et donc très vulnérable. Les risques d'être à nouveau exploitée sont très importants, relève Solidarité Tattes. Les organisations demandent aux autorités genevoises d'utiliser leur marge de manoeuvre pour surseoir à ce renvoi.

/ATS