Genève

«Je crois en la bonté humaine», le message d’espoir du rescapé Simon Gronowski

07.04.2025 19h54 Rédaction

Simon Gronowski

Passé 90 ans, Simon Gronowski livre un témoignage poignant de sa survie miraculeuse durant la Shoah. Il sera à Thônex mardi soir pour une conférence. Rencontre avec ce messager de paix qui, malgré les horreurs, continue de croire en l’avenir.

Le 19 avril 1943, Simon Gronowski a 11 ans. Il est chez lui, avec sa mère et sa sœur, à table. Ce sera alors leur dernier repas, ensemble à la maison… Il se souvient: «Deux hommes entrent dans l'appartement, crient "Gestapo, papier." Ma mère s'est levée, toute blanche». Ils seront par la suite tous trois déportés dans un train de nuit. Sa mère et sa sœur mourront à Auschwitz. Lui parvient miraculeusement à s’échapper.

À bord du 20e convoi, Simon Gronowski trouve ce soir-là une issue grâce à la résistance belge qui ralentissent le train. «Ma mère me fait asseoir sur le bord du wagon. Elle me dit: "Le train va trop vite." Ce sont les derniers mots que j'ai entendus d'elle.» Encouragé par d'autres détenus qui forcent la porte, Simon saute. Il se rappelle avoir immédiatement voulu remonter dans le wagon, mais entendant des coups de feu, il décide alors de courir toute la nuit dans les bois, sans s’arrêter.

Sauveurs ordinaires, héros silencieux

Le lendemain, un gendarme belge le recueille. Pendant 17 mois, il est caché dans des familles catholiques. «Elles m'ont protégé, sauvé, consolé. Ce sont aussi des héros.», confie le rescapé de l’Holocauste.

Aujourd’hui, la question du pardon résonne. Le pardon, mais pas l’oubli, garantit Simon avant de se remémorer en 2013, lorsqu’un ancien nazi vient lui demander pardon: «J'ai accepté. Il était sincère. Ça lui a fait du bien à lui et à moi aussi.» Mais Simon Gronowski prévient: «Je ne vais pas pardonner à tous les nazis. Je pardonne à celui qui demande.»

Un message de vie

Malgré tout, le survivant se tient debout. Inlassable témoin de l’horreur du passé, il n’a que deux mots à la bouche: l’espoir et le bonheur. «Je n’ai jamais eu de haine», martèle Simon Gronowski. Aux jeunes, il transmet une unique conviction: «La vie est belle. Je crois en l’avenir. Je ne pense qu’à une chose: la paix et l’amitié entre les hommes.»

Simon Gronowski sera à la salle des fêtes de Thônex, mardi 8 avril à 19h30, pour une conférence ouverte au public.