Julien Nicolet-dit-Félix: «Nier le droit à l’existence d’Israël, ça me pose un vrai problème»
À gauche un léger malaise commence à se faire sentir quant au soutien des militants propalestiniens. Certaines voix ne se reconnaissent plus dans les mobilisations et souhaitent réaffirmer les bases de la lutte contre toute forme de discrimination.
Le soutien à la Palestine divise et finit même par créer un certain malaise au sein de la gauche. Certains disent ne pas se reconnaître dans une logique devenue communautaire avec parfois des dérapages. Pour le député vert Julien Nicolet-dit-Félix, la lettre ouverte d’élus de gauche «posait un certain nombre de problèmes quant à la validation des revendications de la CEP». Dans son viseur, des discours tolérés par la coordination étudiante. «Mon analyse, c’est que la population palestinienne est dans une situation délicate et fait face à deux adversaires, le gouvernement d’Israël, mais aussi les nationalistes palestiniens qui détiennent le pouvoir, notamment le Hamas à Gaza, qui tient un discours qui n’est pas en phase avec l’universalisme que prône la gauche.»
Banderole problématique: «Une erreur assez importante»
Si le député dit ne pas avoir de problème avec l’occupation de l’université, il explique ne pas être en phase avec toutes les revendications. De même, il avoue ne pas être à l’aise avec la banderole polémique dépliée par les manifestants. «Ce message, From the river to the sea, est au mieux ambigu, au pire très clair. Cette banderole qui postule une liberté indéfinie d’un peuple à occuper du Jourdain à la mer, on sait bien qu’il était utilisé par les extrémistes des deux bords, argumente-t-il. Réutiliser ce slogan, maintenir cette position malgré les avertissements, c’est une erreur assez importante.»
Le député s’attend à des réactions vives. Il pense, cependant, qu’une large majorité de personnes de gauche veulent une modération des propos. «Je peux comprendre que parfois, des paroles dépassent la pensée. Mais, nier le droit à l’existence d’Israël, ça me pose un vrai problème. Il y a la place pour le débat et il ne faut pas s’appuyer sur les gens qui se nourrissent de slogans», conclut-il.